Lorsqu’il était à la tête de la Banque de France (de 1993 à 2003), puis de la Banque centrale européenne (de 2003 à 2011), Jean-Claude Trichet s’était donné l’allure du père Fouettard, sermonnant les gouvernements pour leur laisser-aller budgétaire. Qu’ils soient de droite ou de gauche, sans se prononcer sur leurs programmes électoraux, en restant neutre politiquement. À la manœuvre pendant les deux grandes crises financières (2007 puis 2010), il a fait taire, en évitant l’éclatement de la zone euro, ceux qui le dépeignaient comme un idéologue obtus qui n’avait qu’un mot à la bouche : la rigueur. La BCE a en effet inondé d’argent les banques et les États pour éviter une faillite de la zone euro.
Jusqu’à ces dernières semaines, il se réjouissait que les deux tiers des Français trouvent q…