Moshi est le nom de la première IA générative sorti publiquement le 3 juillet du laboratoire de recherche en IA Kyutai. Indépendant, doté d’une équipe scientifique entre recherche fondamentale et développement de grands modèles de langages français, le laboratoire est soutenu par Xavier Niel, d’Iliad, Rodolphe Saadé de CMA-CGM et Éric Schmidt, ex-PDG de Google devenu investisseur.
Allo Moshi
Les six chercheurs initiaux sont maintenant plus du double dans leurs bureaux du Marais, à Paris. La plupart sont toujours issus des Meta, Google DeepMind… et semblent toujours partager un goût pour la langue japonaise. C’est ainsi que Kyutai, Sphère en Français, a donné naissance à Moshi, traduction de Allo. Un nom approprié pour un modèle de traitement de voix.
Créé « from scratch », c’est-à-dire à partir de zéro, le modèle promet pêle-mêle du 100 % made in France, de l’open source, être ouvert au public, 70 tonalités de voix différentes… Dans le futur de nouvelles langues devraient être ajoutées et sa taille compressée pour être utilisable depuis un smartphone ou une enceinte connectés.
Les modèles vocaux comme Siri ou Alexa après avoir perdu de leur superbe au fur et à mesure des années reprennent de la superbe grâce à l’IA générative. Apple a, par exemple, présenté en juin un Siri nouvelle génération grâce à une collaboration avec OpenAI. L’entreprise américaine a par ailleurs sorti son propre modèle, GPT4o.
Kyutai espère se démarquer avec plusieurs innovations. Moshi se veut plus adapté à une conversation naturelle, son temps de latence étant fortement réduit. Il s’appuie, contrairement à ses concurrents sur un seul modèle pour comprendre et formuler ses réponses.
Le modèle n’est toutefois pas parfait. Lors de sa démonstration, les réponses ont eu tendance à se poursuivre alors même qu’une nouvelle question était posée. Kyutai assume avoir montré au public un prototype de recherche nécessitant encore du travail. Un article de recherche et un lien internet pour multiplier les cas d’usages doivent arriver prochainement.
L’ombre de Xavier Niel sur Kyutai
Le développement de ce premier projet public de Kyutai aurait coûté 10 millions d’euros selon les informations du Monde et des Échos. Une somme liée aux salaires et à la mobilisation du supercalculateur de Scaleway. La filiale d’Iliad avait organisé l’événement ai-PULSE, à la station F, où le projet de laboratoire avait été lancé.
Le don reçu à l’époque par l’équipe fondatrice de la part des mécènes cités précédemment était élevé à 300 millions d’euros. Kyutai a encore de quoi faire pour perfectionner Moshi et travailler sur de nouveaux projets.
