No pasarán ! Et après…

Date:

« No pasarán ! » (Ils ne passeront pas !) a été le slogan proclamé par les forces démocratiques qui avait fleuri lors de la guerre civile en Espagne contre les Forces Fascistes du général Franco. C’est ce qu’a clamé la foule, composée essentiellement de jeunes, dans plusieurs places des grandes villes en France au soir de la défaite du Rassemblement National et de la victoire des forces démocratiques au second tour des élections législatives.

Comme l’a titré à la Une le Quotidien parisien, Libération, ce fut un « Ouf » de soulagement exprimé spontanément par des citoyens effrayés à l’idée de voir leur pays tomber aux mains des forces obscures de l’extrême droite après que les sondages aient donné le parti des « Le Pen » vainqueurs depuis leur victoire aux élections européennes.

Cette victoire électorale inattendue a donné lieu à des résultats qui ont fait ressortir la domination d’un trio composé du Nouveau Front Populaire (NFP), la majorité présidentielle et le Rassemblement National (RN). Les 577 sièges de l’Assemblée Nationale française se répartissent donc comme suit : le NFP, avec sa figure de proue Jean Luc Mélenchon, est arrivé en tête avec 178 sièges suivi de la Majorité présidentielle (les Macronistes) avec 150 sièges, alors que 125 sièges sont allés au Rassemblement National, l’extrême droite conduite par le duo Marie Le Pen et Jordan Bardella.

Les formations qui se sont partagées les autres sièges sont : Les Républicains (les anciens gaullistes) avec 35 sièges, Divers droite avec 27 sièges, l’Union de l’extrême droite avec 17 sièges, Divers gauche avec 12 sièges, les Régionalistes avec 9 sièges, Divers centre et Horizons avec 6 sièges chacun, l’Union des Démocrates Indépendants avec 3 sièges, le SOC parti socialiste avec 2 sièges, et 1 siège pour Ecologistes, Divers et EXD extrême droite.

Ces résultats appellent deux types de conclusions : la première est relative à la sociologie politique, celle qui se penche sur les principales forces politiques au sein de la société française. La deuxième concerne les scenarii futurs se rapportant à celui qui gouvernera la France dans l’immédiat.

La première conclusion concerne la représentativité des tendances et des forces politiques au sein de la société française qui démontre une nette tendance à sa radicalisation à droite. La précarité, l’inflation, l’insécurité, la guerre en Ukraine et les menaces qu’elle fait peser sur le vieux continent poussent les électeurs dans les bras de l’extrême droite.

Celle-ci, avec la complicité de plusieurs médias et leur soutien agissant de par la grâce de Vincent Bolloré qui domine désormais la scène médiatique hexagonale, a « adouci » son discours l’enveloppant d’un voile de respectabilité pour en infléchir l’agressivité et le transformer en discours « acceptable » ressemblant à n’importe quel autre discours de droite et poursuit son implantation au sein de la société française.

Car, la lecture des chiffres est inquiétante au moins pour deux raisons : le RN renforce sa présence au sein de l’assemblée nationale et obtient la première place en nombre de votants.

Malgré la gifle historique qui lui  été infligé, le RN renforce sa présence au sein de l’assemblée nationale française passant de 88 sièges à 150, et surtout réussit à obtenir les voix de 8 745 081 d’électeurs, venant ainsi en première position devant la gauche avec 7 005 512 de votants alors que les Macronistes se retrouvent à la troisième place avec 6 314 525 de voix.

Autrement dit, la bataille des forces démocratiques contre l’extrême droite ne doit pas connaitre de répit et il serait salutaire que les vainqueurs du dernier scrutin puissent surfer sur cette victoire pour tenter de faire reculer les idées fascistes. Cependant, cela dépendra des améliorations que le gouvernement français pourrait apporter au quotidien de leurs citoyens.

Cela nous amène à la deuxième conclusion relative au futur gouvernement qui pourrait mener à bien les réformes nécessaires. Le problème principal va être lié à la question du gouvernement qui passe par la nomination par Emmanuel Macron de la personnalité politique idoine qui aura la mission de former la nouvelle équipe gouvernementale. La logique voudrait que cette personnalité soit issue du NFP. Celui-ci devrait être un candidat fédérateur pour pouvoir obtenir la confiance de l’assemblée nationale d’où ne se dégage aucune majorité absolue.

Celle-ci qui nécessite 289 élus sera difficile à obtenir dans la mesure où il devrait compter sur le soutien des autres groupes parlementaires, les Macronistes en tête. Autrement dit, Mélenchon et Macron devraient trouver un terrain d’entente afin de pouvoir former une équipe capable de gouverner.

Une alliance difficile à imaginer mais nécessaire s’ils ne veulent pas revoir le spectre de l’extrême droite planer de nouveau sur le ciel français. Car, une deuxième dissolution de l’assemblée nationale dans un an, la constitution française ne prévoit de deuxième dissolution qu’une année après la première, pourrait voir Marine Le Pen triompher et emmener la France sous les ténèbres du fascisme…

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Share post:

Subscribe

spot_imgspot_img

Popular

More like this
Related