Publié le 15 juillet 2024
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Des affrontements entre militaires congolais et miliciens « mobondo » ont fait plus d’une quarantaine de morts dans le village de Kinsele, à environ 130 km au nord-est de la capitale Kinshasa, a-t-on appris le 14 juillet de sources locales. Une source sécuritaire travaillant sur le Maï-Ndombe évoque un bilan global de 41 morts et explique que cet affrontement mortel intervient alors que la zone, située dans la grande périphérie de Kinshasa, connaît un regain de violence depuis le 10 juillet.
Journalistes interdits
En 2022, des tensions intercommunautaires entre les Teke, qui se considèrent comme propriétaires des villages situés le long du fleuve Congo, et les Yaka, venus s’installer après eux, se sont transformés en affrontements et en massacres. Présentés comme membres de la communauté Yaka, les « mobondo » sont accusés de prendre une part active dans ces violences qui ont fait des centaines de morts, de part et d’autre.
Depuis mi-2023, l’État interdit à tout journaliste d’enquêter sur ce conflit. Préalablement, plusieurs équipes de journalistes, dont l’AFP, avaient été empêchées par les services de sécurité congolais d’entrer dans la province du Maï-Ndombe.
Les témoignages en provenance de la zone où ont eu lieu les affrontements le 13 juillet divergent sur les circonstances. Certains accusent les mobondo d’avoir lancé un assaut contre la position des FARDC (Forces armées de la République démocratique du Congo) à Kinsele, au cours duquel les miliciens auraient trouvé la mort. D’autres indiquent que les FARDC avaient lancé une opération de ratissage ces derniers jours, en réponse à des incursions de miliciens mobondo autour de Kinsele.
Des experts de l’ONU déclaraient en décembre 2023 que « plus de 1 000 combattants du Maï-Ndombe et alentours, y compris des mobondo qui se sont rendus, ont été enrôlés, entraînés et envoyés au Nord-Kivu pour combattre le M23« , une rébellion à dominante Tutsi qui, avec l’armée rwandaise, se sont emparés de vastes pans de territoire dans l’est de la RDC.
« L’absence d’obligation de rendre des comptes pour les auteurs et les instigateurs présumés des crimes renforce la méfiance entre les communautés et entraîne de nouvelles atrocités », déplorait l’ONG Human Rights Watch en 2023 à propos de la situation dans le Maï-Ndombe.
(Avec AFP)