le chef de la junte visé par une plainte en France

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Les familles de deux opposants à la junte au pouvoir en Guinée, qui ont disparu après avoir été arrêtés selon leur collectif, ont porté plainte en France pour « disparition forcée » contre le chef de la junte, le colonel Mamadi Doumbouya, selon l’accusé de réception de la plainte consulté mardi 23 juillet par l’Agence France-Presse (AFP).

Oumar Sylla, plus connu sous le nom de Foniké Menguè, et Mamadou Billo Bah sont deux responsables du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), un mouvement citoyen qui réclame le retour des civils au pouvoir en Guinée. Ils ont été arrêtés le 9 juillet, selon le FNDC, qui a dénoncé un « kidnapping ».

De son côté, le procureur général de Guinée a nié toute arrestation et ordonné des enquêtes sur la disparition des deux militants. « Aucun établissement pénitentiaire du pays ne détient ces personnes faisant objet d’enlèvements », a affirmé le procureur mercredi 18 juillet.

« Disparition forcée »

La plainte pénale en France, datée de lundi, a été déposée auprès de la procureure de la République du tribunal de Paris par les avocats français de Hawadjan Doukouré, épouse de M. Sylla, et d’Assiatou Bah, épouse de M. Bah.

Cette plainte pointe les « circonstances particulièrement suspectes » de la disparition des deux opposants, « directement en lien avec les agissements de la junte militaire au pouvoir ».

Les plaignants ont déposé plainte du « chef de disparition forcée contre le colonel Mamadi Doumbouya », « ainsi que contre toute autre personne ayant participé à la commission des faits » « . « Au moment de la présente plainte, personne ne sait où » MM. Sylla et Bah « se trouvent ». « Leurs familles vivent les pires angoisses et envisagent le pire », est-il indiqué dans la plainte qui détaille qu’ « il ne fait aucun doute que, s’ils sont encore en vie, ils sont détenus de manière totalement arbitraire ».

Brutalisés et détenus au secret

MM. Sylla et Bah ont été arrêtés, le 9 juillet, au domicile du premier par des gendarmes et des soldats d’unités d’élite, selon le FNDC. Ils ont été brutalisés et conduits à la direction des investigations judiciaires de la gendarmerie, puis sur l’île de Kassa, au large de la capitale Conakry, où ils sont détenus au secret, affirme le FNDC.

Cette arrestation présumée serait la dernière en date d’une longue série en cours depuis que le colonel Mamadi Doumbouya, aujourd’hui investi président et promu général, a pris le pouvoir par la force en Guinée en septembre 2021.

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La semaine dernière, les avocats français des deux opposants avaient réclamé à la Cour pénale internationale d’intervenir « en urgence » et de « demander des investigations immédiates » sur leur sort.

Le 19 juillet, l’Organisation des Nations unies s’est dite, pour sa part, « extrêmement préoccupée » par la disparition des deux opposants, évoquant « actes de torture » et « traitements inhumains », et a demandé leur libération immédiate et sans condition.

Le FNDC, collectif créé en 2019 pour s’opposer, vainement, à un troisième mandat du président Alpha Condé (renversé en 2021), a continué à opérer sous la junte. Ce collectif est l’une des dernières voix de l’intérieur à contester le pouvoir et à tenter de mobiliser pour un retour des civils à la tête de ce pays pauvre à l’histoire récente troublée et violente. Les autorités ont prononcé la dissolution du FNDC en 2022 après avoir interdit toute manifestation.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés En Guinée, le système D, comme Doumbouya

Le Monde avec AFP

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