Dans la ville de Tunis, plusieurs quartiers, des cités et quelques faubourgs ont porté et portent encore des noms de saints catholiques.
Cette curiosité de la toponymie tunisienne remonte à la période du Protectorat français et se décline de diverses manières.
Ainsi, dans la médina par exemple, la rue du Missionnaire, celle du Bon Secours ou celle des Moniquettes renvoient à une époque lointaine où des congrégations religieuses peuplaient encore la cité historique.
Mais ce Tunis de tous les saints prend une autre dimension lorsqu’on évoque le quartier Saint-Henri au Bardo. On prononce d’ailleurs « Santarine » pour désigner ce quartier sans se rendre compte qu’il s’agit d’une déformation de saint-Henri.
Dans cette région du Bardo, on peut aussi mentionner le quartier Saint-Clément et la cité Saint-Louis.
Plus loin, à proximité de Ben Arous, il existe un quartier Saint-Jacques alors que la ville d’Ezzahra s’est longtemps appelée Saint-Germain. Toujours dans cette région sud de Tunis, on peut citer aussi le quartier Saint-Gobain. Toutes ces désignations sanctifiées se maintiennent de nos jours.
C’est le cas aussi du quartier de Notre-Dame qui n’a pas changé de nom et veille toujours sur les hauteurs du Belvédère. La sainte Vierge est d’ailleurs à l’origine des noms de plusieurs localités comme par exemple Sainte-Marie du Zit.
Relevons par ailleurs un hotel Saint-Georges, une clinique Saint-Augustin et, à Carthage, un quartier qui portait le nom de Saint-Louis et un autre celui de Sainte-Monique.
Ces exemples de toponymie tunisienne ne prétendent pas être exhaustifs et il est certain que nos lecteurs sauront retrouver la trace de quartiers, villes et villages qui ont porté ou portent encore dans la mémoire populaire, des noms de saints catholiques.
H.B.