Pour leur première participation aux Jeux olympiques (JO), les basketteurs du Soudan du Sud n’étaient pas venus à Paris pour faire de la figuration. Après avoir battu Porto Rico (90-79), puis avoir – logiquement – cédé contre les Etats-Unis et leur constellation d’étoiles (86-103), la sélection africaine s’est inclinée, samedi 3 août, face à la Serbie (85-96-). Mais à la déception d’avoir été éliminé en phase de groupes après cette défaite, s’ajoute la frustration, née du sentiment de ne pas avoir reçu un traitement équilibré de la part des arbitres.
« C’est une farce ! », s’est ainsi emporté son entraîneur américain, Royal Ivey, à l’issue du match durant lequel ses joueurs ont opposé une véritable résistance aux Serbes, avant d’être distancés lors du dernier quart-temps.
« On va vraiment raconter ce qui s’est passé : regardez les lancers francs, les Serbes en ont tiré trente et un, on en a tiré six. Comment ? Il faut que j’envoie des extraits à la FIBA [la Fédération internationale de basket], au Comité [international] olympique, à quiconque, pour leur montrer à quel point c’est flagrant : quand mes joueurs prennent un tir, on leur passe par-dessous, on leur tire le maillot », a-t-il déclaré.
« On se fait sanctionner à chaque fois »
Le Soudan du Sud, 33e nation mondiale au classement de la FIBA, a obtenu son billet pour Paris en terminant, en septembre 2023, en tant qu’équipe la mieux classée d’Afrique lors de la Coupe du monde. La sélection a ensuite particulièrement attiré l’attention sur elle juste avant le début des JO en s’inclinant d’un seul point face aux Etats-Unis lors d’un match de préparation.
Le président de la fédération sud-soudanaise, Luol Deng, a aussi pesté contre l’arbitrage, samedi soir : « Je me suis dit que c’était volontaire. On ne pouvait pas être aussi agressif qu’eux. La Serbie est une grande nation de basket. La façon dont leurs meneurs jouent, c’est comme si les arbitres les connaissaient, donc c’est ok de les laisser jouer leur style. Mais quand nous, on joue notre style, on se fait sanctionner à chaque fois. »
« C’est ce récit bien connu selon lequel nous, les Africains, sommes justes agressifs. (…) Et je ne comprends pas pourquoi il n’y a pas d’arbitre africain aux Jeux olympiques. (…) Si ces arbitres n’ont pas l’habitude de notre style de jeu, alors que sont les Coupes du monde et les Jeux olympiques ? C’est juste pour le style de jeu des Européens ? »
