Au Nigeria, le bilan des récentes manifestations s’alourdit à 21 morts, selon Amnesty International

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Le bilan des manifestations contre la hausse des prix et la « mauvaise gouvernance » qui ont secoué le Nigeria le 1er août est passé à vingt et un morts, selon Amnesty International. Un précédent bilan de l’ONG faisait état d’au moins treize victimes.

Six personnes ont été tuées dans la ville de Suleja, près de la capitale Abuja, quatre à Maiduguri, dans le Nord-Est, et trois à Kaduna, 200 km au nord d’Abuja, jeudi, avait écrit Amnesty dans un communiqué publié le 2 août sur X. Sept autres personnes ont été tuées à Kano et une autre à Azare, deux villes du nord du pays, a précisé ensuite Isa Sanusi, le directeur d’Amnesty International au Nigeria. M. Sanusi a ajouté que l’ONG enquêtait sur d’autres morts lors des heurts.

Les manifestations qui ont débuté jeudi 1er août, réunissant des milliers de personnes à travers le pays, ont été réprimées par la police, selon des journalistes de l’Agence France-Presse, présents sur place. Amnesty International a condamné l’utilisation de balles réelles et demandé que des enquêtes soient menées sur le comportement des forces de l’ordre. De leur côté, la police et l’armée ont nié toute responsabilité.

Pays le plus peuplé d’Afrique, le Nigeria traverse une grave crise économique à la suite de réformes mises en place par le président, Bola Tinubu, arrivé au pouvoir en mai 2023. L’inflation des denrées alimentaires dépasse 40 %, et le prix de l’essence a triplé. Les participants aux manifestations, baptisées « End bad governance in Nigeria (« mettre fin à la mauvaise gouvernance au Nigeria »), demandent au président de revenir sur certaines réformes, comme la suspension de la subvention aux carburants, et de « mettre fin à la souffrance et à la faim ».

Avant les manifestations de jeudi, les représentants du gouvernement avaient appelé la population à laisser le temps aux réformes de porter leurs fruits, dressant la liste des aides proposées pour atténuer les difficultés économiques, notamment l’augmentation du salaire minimal et la livraison de céréales dans les Etats du pays. Les organisateurs de la manifestation, une coalition informelle de groupes de la société civile, ont, quant à eux, promis de poursuivre leurs actions au cours des prochains jours, malgré les avertissements des autorités.

Le dernier grand mouvement de protestation au Nigeria remonte à octobre 2020, et visait à demander la dissolution d’une unité de police accusée d’abus. Cette brigade avait été dissoute, mais au moins dix manifestants, selon Amnesty International, avaient été tués, le gouvernement et l’armée niant toute responsabilité.

Le Monde avec AFP

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