Publié le 7 août 2024
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Lundi 5 août, l’armée américaine a fermé sa base de drones à Agadez, pour la rétrocéder aux autorités nigériennes, achevant ainsi le retrait de ses soldats dans ce pays dirigé depuis un an par un régime militaire.
« Nous avons encore des objectifs sécuritaires communs. Nous avons complètement honoré leur souveraineté. Ils nous ont demandé de partir, nous nous sommes exécutés et nous l’avons fait pacifiquement et respectueusement », a déclaré le général Kenneth Ekman, du commandement militaire américain pour l’Afrique (Africom).
Encore « une relation future »
Selon ce haut gradé, la prochaine étape sera « d’écouter » les besoins du Niger pour « une relation future dans le domaine sécuritaire avec les États-Unis ». « Leurs conditions étaient de ne pas parler du futur tant que le retrait n’était pas terminé », a-t-il précisé.
Quelques mois après avoir exigé le départ des soldats français, le Niger a fait de même avec les forces américaines, en dénonçant en mars l’accord de coopération militaire avec Washington, qu’il jugeait illégal. Rapidement, un calendrier avait été établi d’un commun accord avec les deux pays avec une date butoir au 15 septembre.
Une dizaine d’éléments américains sont toujours à Niamey pour notamment coordonner le déplacement du matériel militaire restant, qui partira par voie terrestre. Les États-Unis comptaient un peu plus de 1 000 soldats engagés dans la lutte anti-jihadiste au Niger, répartis entre une base à Niamey, rétrocédée en juillet, et une autre à Agadez qui permettait depuis 2019 aux drones et aéronefs américains de mener des missions de surveillance jusqu’aux confins de la Libye, du Tchad, du Nigeria ou du Mali.
« Dialoguer avec les partenaires »
Interrogé sur la possibilité de rester au Niger malgré la présence d’instructeurs russes, et d’un rapprochement assumé de la junte avec Moscou, le général Ekman a assuré que la présence russe en Afrique n’était « pas nouvelle ».
« Plusieurs pays africains ont une coopération de défense avec la Russie. Quand vous êtes dans l’espace sécuritaire africain, l’équipement russe est tout autour de vous. Le monde devient plus multipolaire et nos partenaires africains ont des choix à faire », a-t-il expliqué. Et d’ajouter : « Mais, là où Africa Corps ou Wagner opèrent, cela devient difficile pour nous d’être un partenaire à cause de leurs méthodes. C’est différent. »
« Nous voulons avoir des relations sur les questions de sécurité avec chaque pays en Afrique, mais tout dépend de nos intérêts partagés et de la volonté du partenaire », a poursuivi Kenneth Ekman. Concernant le redéploiement dans un autre pays africain, le général Ekman n’a pas souhaité donner de pays spécifique.
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« Le Tchad semble prêt à avoir une conversation sur un partenariat futur sur la sécurité au Sahel », a-t-il toutefois indiqué, tout en précisant que la prochaine étape consistait à « dialoguer avec les partenaires pour comprendre leurs besoins ». En juillet, il avait déjà affirmé que les États-Unis souhaitaient « travailler avec les forces ivoiriennes dans leurs bases », « pour solidifier les partenariats qui existent », évoquant notamment le nord du pays, frontalier du Burkina Faso et du Mali, où la menace jihadiste est forte.
(Avec AFP)