Candidate à l’élection de Miss Afrique du Sud, Chidimma Adetshina, dont les origines ont suscité une vive polémique xénophobe et une enquête du gouvernement, a annoncé jeter l’éponge, jeudi 8 août. « Après une réflexion approfondie, j’ai pris la décision difficile de me retirer de la compétition pour le bien et la sécurité de ma famille ainsi que pour mon bien et ma sécurité », a-t-elle déclaré sur le réseau social Instagram.
Cette étudiante en droit de 23 ans, née à Soweto d’une mère sud-africaine d’origine mozambicaine et d’un père nigérian, avait été qualifiée en juillet pour la finale de la compétition nationale de beauté, qui doit se dérouler samedi. Sa décision de ne pas concourir intervient au lendemain de propos du ministre de l’intérieur accusant sa mère de fraude et de vol d’identité, et de semaines d’attaques et de commentaires sur sa nationalité émanant de personnalités politiques, célébrités ou simples internautes.
Le tollé provoqué par sa participation au concours avait entraîné l’ouverture d’une enquête sur sa citoyenneté après une requête en ce sens des organisateurs de la compétition. Mercredi, le ministre de l’intérieur, Leon Schreiber, a affirmé que l’enquête avait révélé des éléments selon lesquels la mère de Chidimma Adetshina pourrait avoir volé l’identité d’une Sud-Africaine. Le ministère a précisé qu’il prenait divers conseils juridiques pour savoir quelles étaient les implications de cette fraude présumée sur la nationalité de Chidimma Adesthina, qui était bébé à l’époque des faits.
Si les messages de soutien ont été nombreux à l’égard de la jeune femme, plusieurs pétitions ont été mises en ligne pour l’exclure de la compétition. En Afrique du Sud, des tensions xénophobes à l’égard d’immigrés africains, qui débordent parfois en violences mortelles, ressurgissent régulièrement depuis une quinzaine d’années.