Sun City, un palace baroque en plein bush sud-africain

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Affable et raffiné jusqu’au bout des ongles, François du Toit savoure d’avance sa formule. L’architecture du palace Sun City ? « Vous pouvez écrire que c’est du roman-baroque-africain-renaissance », glisse enfin, dans un sourire, le directeur des relations clients, inclinant légèrement son corps longiligne comme pour vous livrer une confidence. De fait, l’établissement dans lequel officie ce descendant de huguenots français est tout simplement inclassable.

Une fontaine monumentale, où des guépards de bronze pourchassent un troupeau d’antilopes, y fait office de rond-point d’entrée, encombré de 4 × 4 et de berlines dernier cri. Une fois ses bagages chargés sur un petit chariot doré, le visiteur, accueilli par un garde en cape imitation peau de léopard, longe de lourdes colonnes en forme de pattes d’éléphant pour pénétrer dans le lobby.

A une quinzaine de mètres de haut, une gigantesque coupole représente des scènes de savane. « Peintes à la main, façon chapelle Sixtine », susurre notre guide avant de descendre les escaliers massifs qui mènent à la grande salle du petit-déjeuner. En ce dimanche matin, les clients patientent devant le joueur de piano à queue avant d’être dirigés vers l’une des tables et leurs chaises sculptées, au dos, d’une tête de lion rugissant.

« C’est un endroit à nul autre pareil. Vous êtes comme dans un film, s’émerveille Nina Moualeu, venue de Johannesburg pour y passer le week-end avec ses deux filles. Ça me rappelle Zamunda, ce pays africain imaginaire dans Un prince à New York, avec Eddy Murphy [l’acteur y incarne l’héritier d’un royaume immensément riche]. C’est littéralement cette impression : l’ambiance, l’opulence… »

Civilisation disparue

A deux heures de route de la capitale économique de l’Afrique du Sud, Sun City – un immense resort qui comprend un casino, un golf, quatre autres hôtels et même une fausse plage – se veut un mirage. Pour l’atteindre, il faut traverser une plaine semi-aride ponctuée d’exploitations minières aux structures métalliques fantomatiques, nombreuses dans cette région du Nord-Ouest riche en diamants, en or et en platine. Des kilomètres à l’avance, la signalisation promet « la cité du soleil ». A l’arrivée, changement radical : une forêt tropicale parcourue de rivières et de cascades créées de toutes pièces.

Dès la construction de l’hôtel de luxe, entre 1990 et 1992, on lui a aussi forgé sa légende, gravée sur une plaque plantée dans la végétation alentour et faussement érodée par le temps. Le « Palais de la cité perdue » – son nom complet –, avec ses allures de temple d’Indiana Jones surgissant des arbres, aurait été construit sur les ruines d’une civilisation africaine prospère, disparue « il y a bien longtemps » dans un déchaînement de catastrophes naturelles.

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