Les Cassandre qui s’alarmaient du chèque faramineux déboursé par le groupe public France Télévisions pour diffuser les JO de Paris 2024 – on parle de 130 millions d’euros, y compris les JO d’hiver de Pékin 2022 – peuvent se rassurer. Le plus grand événement sportif mondial a fait un énorme carton en audience et en recettes publicitaires pour le diffuseur en clair (Eurosport et la plateforme Max étant le diffuseur payant).
Lors de la dernière quinzaine, France 2, qui avait installé son superbe plateau sur la terrasse du palais du Trocadéro avec une vue magnifique sur la tour Eiffel, a été de loin la première chaîne de France, avec une part d’audience de 32,4 %. Loin derrière, TF1 pointe à 14 %, talonnée par France 3, qui profite de la compétition avec 13,2 %.
Des records d’audience pour France Télévisions
« Personne ne regrette, à France Télévisions, cet investissement sur Paris 2024. C’est le moment majeur de notre année 2024 et nous avons été à la hauteur de l’événement avec une diffusion sur nos deux chaînes principales et une chaîne numérique spéciale ainsi qu’un plateau majestueux dont on ne se lassait pas. On peut rendre hommage à l’organisation et aux athlètes, qui ont créé une liesse populaire comme lors de la Coupe du monde de football en France en 1998 », confie Laurent-Éric Le Lay, directeur des sports.
Le groupe présidé par Delphine Ernotte a enchaîné les records : 24,4 millions de téléspectateurs pour la cérémonie d’ouverture et 17,1 millions de téléspectateurs pour écouter Zaho de Sagazan et voir Tom Cruise sauter du Stade de France lors de la cérémonie de clôture de dimanche. Les pics d’audience ont atteint les 15 millions de téléspectateurs pour la quatrième médaille d’or du nageur Léon Marchand, 13,9 millions pour son doublé historique en or brasse papillon, 13,2 millions pour la victoire de l’équipe de France de judo, 11,8 millions de téléspectateurs pour la médaille d’or de l’équipe de France de rugby à 7, 10,7 millions pour la finale de football masculin entre la France et l’Espagne et 10,2 millions de téléspectateurs pour la finale de basket masculin entre la France et les États-Unis.
Les épreuves de surf sur la vague mythique de Teahupoo à Tahiti ont également attiré les foules sur les antennes de 1ère et dans l’Hexagone, avec 19,3 millions de téléspectateurs cumulés.
L’investissement des JO bientôt amorti ?
Côté numérique, la plateforme France.tv a également cartonné, avec plus 200 millions de vidéos vues sur la totalité de l’événement, dont 39 millions de vidéos vues pour la chaîne numérique France.tv Paris 2024, plus de 11 millions de visiteurs uniques et 1 milliard de vidéos vues pour les extraits publiés par les comptes de France Télévisions sur les réseaux sociaux. La plateforme Franceinfo revendique 289 millions de visites en juillet, un record. « Je suis très confiant sur le fait que les Jeux paralympiques vont étonner et passionner les Français sur nos chaînes et sur le numérique », poursuit Laurent-Éric Le Lay.
La popularité de Paris 2024 s’est traduite en monnaie sonnante et trébuchante. France Télévisions vendait en moyenne le spot à 15 000 euros entre 9 heures et 12 heures, 25 000 euros entre 12 heures et 17 heures et 40 000 euros entre 18 h 30 et 20 heures. Selon un premier bilan de la régie publicitaire, révélé par Le Figaro, le chiffre d’affaires net atteint 104 millions d’euros pour les Jeux olympiques et paralympiques (avec les parrainages et les réservations de spots déjà réalisées). « Nous avons atteint nos objectifs très ambitieux, et quelques nouveaux annonceurs pourraient encore s’ajouter », a expliqué au quotidien Marianne Siproudhis, directrice générale de la régie du groupe.
À LIRE AUSSI Comment Teddy Riner nous ramène, par la manche et le col, dans l’excellenceOn a compté plus de 80 annonceurs issus d’une vingtaine de secteurs d’activité, notamment les partenaires officiels des JO, comme Coca-Cola, LVMH, EDF ou Toyota, et pour des annonceurs classiques avec des spots achetés comme Renault. Le chiffre de 104 millions d’euros sera actualisé à la mi-septembre, après les Jeux paralympiques. Et s’il atteignait les 130 millions d’euros qu’aurait payés France Télévisions pour permettre aux Français de voir leurs champions en clair ?
