Selon un rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT), le taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans à l’échelle mondiale s’est établi à 13 % en 2023, soit son niveau le plus faible depuis quinze ans. Le nombre total de jeunes chômeurs est, quant à lui, tombé à 64,9 millions, soit l’effectif le plus bas observé depuis 2000. Le taux de chômage des jeunes est repassé sous son niveau d’avant crise sanitaire dans la plupart des régions, à l’exception des États arabes, de l’Asie de l’Est et de l’Asie du Sud-Est.
« La reprise sur le marché du travail a davantage profité aux jeunes hommes qu’aux jeunes femmes », constate par ailleurs le rapport. Durant la décennie 2009-2019, le taux de chômage des jeunes hommes dans le monde était supérieur de 0,7 point en moyenne à celui des jeunes femmes. Depuis la pandémie, les taux de chômage des jeunes hommes et des jeunes femmes ont convergé pour s’établir à 12,9 % pour les premiers et 13 % pour les secondes.
Le travail temporaire en hausse
Selon l’OIT, dans les pays à faible revenu, seul un jeune adulte sur cinq âgé de 25 à 29 ans parvient à trouver « un emploi rémunéré sûr », défini comme un travail effectué en échange d’un salaire avec un contrat d’une durée supérieure à un an. Ainsi, en Afrique subsaharienne, près de trois jeunes adultes actifs sur quatre exerçaient en 2023 une activité précaire.
Dans les pays à revenu élevé, si la part des jeunes adultes qui occupent « un emploi rémunéré sûr » est nettement plus importante (76 %), l’incidence du travail temporaire y a aussi augmenté. « La tendance mondiale à la précarisation du travail est à l’origine d’une anxiété croissante pour des jeunes qui aspirent à acquérir leur indépendance financière et à passer aux prochaines étapes de leur vie d’adulte », estime le rapport.
Enfin, à l’échelle mondiale, la part des jeunes suivant des études ou une formation a fortement augmenté depuis le début du siècle, passant de 38 % en 2000 à 48 % en 2023. « L’ajustement structurel des économies en développement à des secteurs à plus forte valeur ajoutée se fait lentement », note toutefois l’OIT. « Par conséquent, les jeunes des pays en développement trouvent encore principalement du travail dans des métiers peu ou moyennement qualifiés. Le nombre d’emplois très qualifiés disponibles étant limité, la liste des jeunes demandeurs d’emploi qui ont fait des études ne cesse de s’allonger. »