En colère après la décision jeudi du Conseil constitutionnel d’invalider leur référendum sur l’immigration, des dirigeants des Républicains (LR) se sont rendus, vendredi 12 avril, à la frontière franco-italienne à Menton pour dénoncer « les conséquences concrètes » de cette décision. « Notre droit rend l’Etat impuissant sur l’immigration illégale », s’est emporté François-Xavier Bellamy, tête de liste aux européennes, après la visite du poste-frontière de Menton, aux côtés du patron des Républicains, Eric Ciotti.
La décision du Conseil constitutionnel, qui a rejeté le référendum d’initiative partagée (RIP) déposé il y a un mois par la droite, a été qualifiée de « catastrophique pour le pays » par l’eurodéputé sortant. Le président de LR, lui, est allé plus loin, en dénonçant « avec beaucoup de colère » ce qu’il a présenté comme « un véritable scandale démocratique (…) qui prive les Français de leur capacité de dire s’ils veulent plus ou moins d’immigration ».
« Ceux qui ont pris cette décision ne mesurent pas l’extrême gravité des conséquences qui vont peser sur le pays », s’est-il indigné, pendant que six migrants étaient raccompagnés à la frontière italienne par la police. Il a dénoncé une « décision dangereuse juridiquement, et uniquement politique ».
Invalidé sur le fond
Aux côtés de l’eurodéputée sortante Nadine Morano et de l’ancien général Christophe Gomart, numéro trois de la liste LR, M. Bellamy et M. Ciotti se sont ensuite rendus au péage de la Turbie, entre Menton et Nice, où la police aux frontières opérait des contrôles. François-Xavier Bellamy a appelé à ce que « les Français et les citoyens européens retrouvent leurs frontières », estimant que des « personnes qui traversent la frontière sont dangereuses » car, selon lui, « exposées à la radicalisation islamiste ».
Ce référendum a été invalidé sur le fond, et non sur la forme, par le Conseil constitutionnel, qui a jugé qu’il reprenait partiellement les éléments introduits par LR dans la loi « immigration » et déjà censurés en janvier par cette même instance.
Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes et candidat putatif de la droite à l’Elysée, a repris sur X la formule polémique de « coup d’Etat de droit » qu’il avait déjà utilisée en janvier, assurant que l’annonce du Conseil constitutionnel en constitue « un nouvel épisode ».
Les membres du Conseil constitutionnel ont ainsi estimé que les mesures proposées par la droite portent une « atteinte disproportionnée » aux droits à la protection sociale des étrangers en situation régulière.