Au Kenya, un homme accusé d’avoir tué 42 femmes s’évade d’un commissariat, huit policiers sont en garde à vue

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Un tueur en série présumé, accusé du meurtre de dizaines de femmes, s’est évadé avec douze autres personnes d’un commissariat de la capitale kényane, Nairobi, a annoncé mardi 20 août la police.

Collins Jumaisi Khalusha, 33 ans, avait été arrêté le 15 juillet, quelques jours après la découverte de corps enfermés dans des sacs dans une décharge du bidonville de Mukuru, dans le nord de Nairobi. Selon les autorités, qui l’ont décrit comme un « tueur en série psychopathe » et un « vampire », il a avoué avoir commis quarante-deux meurtres de femmes entre 2022 – le premier étant celui de son épouse – et juillet 2024, à la veille de la découverte des premiers corps.

« Ils se sont évadés la nuit dernière, treize [personnes] au total, y compris le suspect principal dans l’affaire du meurtre de la décharge », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) la porte-parole Resila Onyango. Il était détenu au commissariat de police de Gigiri, quartier du nord de Nairobi qui abrite notamment de nombreuses ambassades et le siège régional de l’Organisation des Nations unies.

Enquête sur l’implication de la police

L’évasion a été remarquée mardi matin lors d’« une visite de routine dans les cellules vers 5 heures (…) pour servir le petit déjeuner », précise un rapport de police consulté par l’AFP. « En ouvrant la porte de la cellule, [les policiers] ont découvert que treize prisonniers s’étaient échappés en découpant le grillage métallique », détaille-t-il, ajoutant que les treize évadés était douze « immigrés illégaux » érythréens, et Collins Jumaisi Khalusha. « Les recherches sont en cours pour traquer les fuyards », ajoute le rapport.

Collins Jumaisi Khalusha avait comparu vendredi devant un tribunal de Nairobi et avait vu sa détention prolongée dans l’attente de la clôture de l’enquête. Les corps mutilés de dix femmes ont été retrouvés, enfermés dans des sacs en plastique, dans une décharge abandonnée de Mukuru située à une centaine de mètres d’un commissariat, avait annoncé le mois dernier l’agence officielle de protection des droits humains du Kenya (KNHCR).

« Nos enquêtes préliminaires indiquent que l’évasion a été facilitée par des complicités, étant donné que des officiers [de police] étaient déployés en nombre pour garder le commissariat », a dénoncé dans un communiqué le chef de la police par intérim, Gilbert Masengeli. Devant la presse, M. Masengeli a également annoncé que huit policiers en poste la nuit derrière ont été placés en garde à vue.

La police kényane est régulièrement accusée de recourir à une force excessive et de commettre des homicides en toute impunité, en particulier dans les quartiers pauvres. En février, un suspect qui devait être extradé vers les Etats-Unis, où il est accusé d’avoir tué sa petite amie, s’était évadé d’un commissariat de Nairobi, sortant à pied du bâtiment.

Le Monde avec AFP

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