Dans un geste diplomatique significatif, le nouveau ministre tunisien des Affaires étrangères, de l’Immigration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti, a reçu un appel téléphonique de son homologue marocain, Nasser Bourita, le 27 août 2024.
Cet échange, survenu le jour même de la prise de fonction de M. Nafti, marque une étape potentiellement cruciale dans le réchauffement des relations entre Tunis et Rabat.
L’appel de M. Bourita revêt une importance particulière. Il intervient après une période de relations diplomatiques tendues entre le Maroc et la Tunisie, offrant un signe tangible d’une volonté de rapprochement.
Les deux ministres ont saisi cette occasion pour souligner « la profondeur et la solidité des liens fraternels unissant les deux peuples frères », selon des sources proches du dossier.
Ce contact au plus haut niveau de la diplomatie fait suite à une rencontre informelle entre le Premier ministre marocain, Aziz Akhannouch, et l’ancien ministre tunisien des Affaires étrangères, Nabil Ammar, qui s’est tenue à Marseille le 15 août 2024. Cette succession d’événements laisse présager une amélioration sensible des relations bilatérales.
Au cours de leur conversation, MM. Nafti et Bourita ont exprimé leur « volonté commune de renforcer davantage la coopération entre la République tunisienne et le Royaume du Maroc dans divers domaines ». Cette déclaration ouvre la voie à de potentielles initiatives conjointes dans les secteurs économique, culturel et sécuritaire.
Le timing de cet appel est particulièrement intéressant, car il s’inscrit dans un contexte régional en pleine mutation. L’Algérie, voisine commune des deux pays, a récemment proposé l’idée d’une nouvelle Union du Maghreb, excluant le Maroc et la Mauritanie. Face à cette initiative, le rapprochement tuniso-marocain pourrait contribuer à redessiner les équilibres régionaux.
Les observateurs restent prudents mais optimistes. « Cet appel est un premier pas encourageant », commente un analyste politique basé à Tunis. « Mais il faudra surveiller les actions concrètes qui suivront pour juger de la réalité de ce rapprochement diplomatique. »