Chaque vendredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Après une pause estivale, il est l’heure de se reconnecter avec les rythmes africains en compagnie des Maliens Amadou & Mariam, du Guinéen Abdoulaye Kouyaté et du Ghanéen K.O.G.
« Mogolu », d’Amadou & Mariam
Si l’on vous parle d’Amadou & Mariam, c’est irrésistiblement l’air de Beaux Dimanches et ses paroles entêtantes, « c’est le jour du mariage… », qui vous viendront à l’esprit. Ce morceau est paru en 2004 sur l’album Dimanche à Bamako, dont le couple malien (tous deux non-voyants) fête les 20 ans, ce vendredi 6 septembre, avec la sortie d’un « best of », La vie est belle, compilant ses plus grands succès (Beaux Dimanches, donc, mais aussi Sete, Sabali ou Sénégal Fast Food) et quelques inédits.
Parmi ceux-ci, Mogolu (« les gens », en bambara), un titre qui célèbre « la rencontre, le voyage et la différence » et dont le clip, tourné au Sénégal, met en scène le danseur français Jonathan Akamba alias « Akamz ». L’occasion de redécouvrir ce duo visionnaire qui, au fil de ses collaborations successives avec des pointures mondiales telles que Manu Chao ou Damon Albarn, n’a jamais cessé de confronter la tradition malienne avec les sonorités les plus modernes.
« On fait quoi ? », d’Abdoulaye Kouyaté
Direction Conakry avec Abdoulaye Kouyaté, dont l’album Fefanyi est paru mi-juin. C’est certes un premier opus, mais son auteur évolue depuis longtemps dans l’industrie musicale, officiant à la guitare et à la kora auprès d’artistes tels que son compatriote Ba Cissoko ou les Françaises Gabi Hartmann et Jain. Coïncidence : cette dernière a connu le succès avec son tube Makeba, tandis que le père d’Abdoulaye, Sékou Kouyaté, fut le chef d’orchestre de la chanteuse sud-africaine lors de ses années d’exil en Guinée.
Dans Fefanyi, l’artiste traverse les styles, les lieux et les époques au fil de dix morceaux inspirés par sa jeunesse guinéenne et son arrivée en France, d’abord à Marseille puis à Paris. Pour cela, il emprunte à divers genres africains tels que le yolé guinéen, le coupé-décalé ivoirien, le soukous congolais ou le maloya réunionnais. Chanté en soussou et en français, le morceau On fait quoi ? évoque « le scénario bien connu où on se fait voler sa chérie ».
« Don’t Take my Soul », de K.O.G
Pour ceux qui suivent cette sélection, Kweku Sackey alias « K.O.G » (pour « Kweku of Ghana ») n’est pas un inconnu. Depuis son premier album solo, en 2022, on a ainsi pu l’entendre au sein de groupes britanniques tels qu’Onipa et Nubiyan Twist, mais aussi au côté du Français David Walters. Le voilà qui revient, le 13 septembre, avec un opus intitulé Don’t Take my Soul et dans lequel cet artiste multidimensionnel (chant, percussions, arrangements…), habitué aux interventions explosives, calme le jeu.
« Je n’ai plus peur de montrer un visage complètement différent de ma musique, d’être plus spirituel et moins fou », dit-il. Un retour aux sources qui, pour ce natif d’Accra installé depuis de nombreuses années à Sheffield, au Royaume-Uni, se traduit par une large place accordée au highlife et à l’afrobeat, comme on peut l’entendre dans le titre éponyme. Sur un autre morceau, Odo Sroko, il se permet même d’inviter Pat Thomas, un vétéran de la musique ghanéenne.
Retrouvez tous les coups de cœur musicaux de la rédaction dans la playlist YouTube du Monde Afrique.
Musiques arabes à Montpellier
Est-ce le festival de la rentrée ou celui qui clôt la saison estivale ? Toujours est-il que, comme chaque année à cette époque, Arabesques est de retour à Montpellier, du mardi 10 au dimanche 22 septembre, pour faire résonner les musiques du monde arabe en divers lieux du chef-lieu de l’Hérault, de l’Opéra Comédie, en plein centre, jusqu’au Domaine d’O, dans le nord de la ville, en passant par le tiers-lieu culturel de la Halle Tropisme.
Au programme de cette 19e édition, de nombreux artistes issus du Maroc – la chanteuse Oum, le DJ Aziz Konkrite, le touche-à-tout Sami Galbi et le groupe Bab L’Bluz – et d’Algérie, avec des têtes d’affiche comme Souad Massi et des formations plus confidentielles, à l’instar de Benzine et Raïna Raï. Sans oublier le groupe touareg Tinariwen et le duo toulousain Mouss & Hakim. La programmation complète est disponible sur le site du festival.