L’Allemagne, confrontée à une importante pénurie de main-d’œuvre, a conclu, vendredi 13 septembre, avec le Kenya un accord migratoire destiné notamment à attirer du personnel qualifié.
Au Kenya, il y a notamment « un nombre incroyable de spécialistes en informatique hautement qualifiés », a déclaré le chancelier allemand, Olaf Scholz, au cours d’une conférence de presse avec le président kényan, William Ruto, à Berlin. Ce dernier a quant à lui souligné « l’immense capital humain », « la force d’innovation et la créativité » de son pays, où l’âge moyen est de 20 ans.
Grâce à cet accord, « des travailleurs spécialisés ou des jeunes gens pourront venir en Allemagne pour une formation », a déclaré M. Scholz, estimant que cela pourrait aider à juguler « la pénurie de main-d’œuvre qualifiée », dont les effets se font déjà sentir sur l’économie allemande.
« Procédures de retour efficaces »
« Le fondement de notre prospérité est notre ouverture sur le monde et nous devons la défendre », a-t-il estimé, tout en plaidant pour « limiter clairement l’immigration illégale ».
L’accord signé vendredi prévoit « des procédures de retour efficaces pour ceux qui sont venus chez nous du Kenya mais qui n’ont pas ou ne peuvent pas acquérir le droit de rester chez nous », a ajouté le chef du gouvernement.
Berlin a déjà conclu des accords migratoires avec l’Inde en décembre 2022 et la Géorgie un an plus tard. Un autre devrait suivre la semaine prochaine à l’occasion de la visite de M. Scholz en Ouzbékistan. Le gouvernement négocie également des accords avec la Moldavie, le Kirghizstan et les Philippines.
Ces dernières semaines, l’Allemagne a connu une série d’agressions à caractère islamiste qui ont poussé le gouvernement de M. Scholz à durcir sa politique d’immigration. En ce qui concerne les arrivées clandestines, le poids du Kenya est relativement faible. Au cours des huit premiers mois, seules 225 personnes originaires de ce pays ont déposé une première demande d’asile en Allemagne.
De janvier à août, l’asile n’a été accordé que dans un seul cas et le statut de réfugié n’a été octroyé que dans dix autres.