Au Togo, la campagne pour les élections législatives et régionales prévues le 29 avril a démarré dans un contexte de forte tension politique, samedi 13 avril, après l’adoption d’une nouvelle Constitution fin mars par l’Assemblée nationale.
Pour marquer le début de la campagne, plusieurs cortèges motorisés de membres de partis politiques ont sillonné en début d’après-midi les grandes artères de Lomé. Le parti au pouvoir, l’Union pour la république (UNIR), était présent, comme plusieurs partis de l’opposition, dont l’Alliance nationale pour le changement (ANC) et les Forces démocratiques pour la république (FDR). « Notre seul objectif, c’est d’avoir la majorité des sièges à l’Assemblée nationale pour opérer les réformes et obtenir le changement tant souhaité par les Togolais », a déclaré à l’AFP Georges Glovey, informaticien et militant de l’ANC, aux abords du siège du parti.
L’Assemblée nationale est actuellement dominée par l’UNIR, les principaux partis d’opposition ayant boycotté les dernières élections législatives, en 2018. Mais, cette année, l’opposition a affirmé vouloir participer pleinement aux législatives et aux régionales. Les deux scrutins sont fixés au 29 avril, a indiqué la présidence mardi, après avoir été reportés pour mener des consultations sur la nouvelle Constitution, considérée par plusieurs partis d’opposition comme une manœuvre pour maintenir le président Faure Gnassingbé au pouvoir plus longtemps.
En vertu de la nouvelle Constitution, il reviendra au Parlement togolais d’élire le président de la République « sans débat » et « pour un mandat unique de six ans ». Le pouvoir résidera entre les mains d’un « président du conseil des ministres », sorte de premier ministre « désigné » par les députés et chargé des fonctions régaliennes, selon le nouveau texte.
Des manifestations de l’opposition et de la société civile prévues vendredi et samedi pour protester contre cette Constitution n’ont pas pu avoir lieu, ayant été interdites par les autorités. Vendredi, les forces de l’ordre ont empêché le regroupement des membres de l’opposition. Ces derniers misent désormais sur les élections pour crier leur mécontentement. « Que personne ne touche [à] notre Constitution ! J’invite tous les électeurs à voter pour les FDR pour le changement dans le pays », a lancé Togbé Tété, un des directeurs de campagne des FDR, au milieu d’un cortège de jeunes à moto.
De son côté, le parti au pouvoir veut prouver avec ces élections qu’il y a « la paix et la sécurité au Togo » et que le peuple est « uni pour la révision constitutionnelle », a dit à l’AFP Badjamla Koubalo, candidat de l’UNIR aux législatives.