votre facture d’électricité va-t-elle augmenter ?

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La fée électricité va-t-elle vous jouer des tours l’an prochain ? Avec le renforcement de plusieurs taxes sur l’énergie, le gouvernement espère engranger plus de 6 milliards d’euros afin de contribuer à réduire le déficit du pays. Des mesures qui vont augmenter ou diminuer le prix de votre facture selon votre fournisseur.

Invité de RTL ce vendredi 11 octobre au matin, le ministre du Budget et des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, a assuré qu’« il n’y aura pas d’augmentation de la facture d’électricité pour tous les concitoyens qui sont au tarif réglementé, c’est-à-dire à peu près 80 % d’entre eux ». La baisse annoncée est « de l’ordre de 9 à 10 % ». « Cette baisse va être permise par la baisse du prix de l’électricité », explique le ministre.

« Ce n’est pas pour autant qu’il n’y aura pas effectivement un relèvement de la taxe sur l’électricité », nuance l’ancien député du Val-de-Marne. « Ça s’appelle finalement retirer les boucliers qui avaient été mis en place pendant la crise inflationniste », justifie-t-il.

Si vous êtes au tarif réglementé

Bien qu’absente du projet de loi de finances 2025 (PLF) présenté en conseil des ministres jeudi 10 octobre, la taxe intérieure de consommation finale d’électricité (TICFE) va effectivement être augmentée en février prochain. Après avoir été réduite à peau de chagrin (0,50 euro par mégawattheure), l’accise a déjà retrouvé 70 % de son montant d’avant-crise au cours de l’année, pour s’établir à 22,50 euros par mégawattheure (MWh). Il était déjà prévu que les 30 % restants soient rattrapés au 1er février 2025, pour un coût de 32,44 euros par mégawattheure. Soit 3 milliards d’euros de recettes supplémentaires pour les pouvoirs publics.

Or, « en février, nous verrons quels seront les prix réels de l’énergie, indique Laurent Saint-Martin, et nous estimerons à quel moment et à quel niveau nous réaugmenterons la taxe. » « Nous avons collectivement besoin de faire face à cet effort de redressement des comptes publics », considère le membre du nouvel exécutif. « Quand l’inflation recule, les mécanismes de protection, eux, doivent aussi être enlevés. »

Si le ministre du Budget se refuse à chiffrer précisément cette nouvelle hausse, un membre d’un cabinet ministériel à Bercy se montre plus loquace auprès du Parisien. Cité par le quotidien, il confirme que « ce niveau sera fixé a fortiori par voie réglementaire, via un arrêté ». Et estime qu’il se situera « dans une fourchette autour de 50 euros le mégawattheure ». De quoi engranger 6 milliards d’euros supplémentaires.

Les 24 millions de clients ayant souscrit à un abonnement au tarif réglementé verront toutefois bien leur facture d’électricité baisser d’environ 9 %, comme l’affirme Laurent Saint-Martin. Un phénomène contre-intuitif qui s’explique par la diminution du prix réglementé de l’électricité au même moment d’au moins 10 %, selon les chiffres communiqués par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) il y a quelques semaines.

Si vous êtes au tarif fixe

En revanche, l’addition risque d’être salée pour les 20 % de consommateurs restants, qui paient un abonnement fixe. Ne bénéficiant pas de la baisse du prix du marché réglementé, ils subiront de plein fouet la nouvelle hausse. Le Parisien calcule ainsi que les prix pour un couple vivant dans un appartement de 75 mètres carrés et utilisant 4,5 MWh par an grimperont de 14 % en moyenne, c’est-à-dire de 175 euros par an. À titre de comparaison, les Français consomment 2,22 MWh par an en moyenne, selon data.gouv.fr.

Présente sur le plateau d’Europe 1 et CNews, la ministre de la Transition écologique et de l’Énergie, Agnès Pannier-Runacher, a confirmé que les personnes aux tarifs réglementés « auront une baisse de 9 % au 1er février », mais que les autres consommateurs devront être « attentifs à ce que la baisse de leur facture en 2024 ne se traduise pas ensuite en 2025 par un rebond qui serait désagréable ».

En cas de doute, le gouvernement a mis en place un service totalement gratuit qui permet aux Français de comparer les différentes offres, par le biais du Médiateur national de l’énergie.

Pour rappel, depuis l’ouverture du marché en 2007, les particuliers français ont vu le prix de leur électricité plus que doubler. Et, pour ceux qui se chauffent encore au gaz, les prix vont aussi grimper, étant donné que la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) va passer de 5,5 à 20 %. Une décision qui devrait générer encore 200 millions d’euros de recettes, selon les autorités.


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