Le président français, Emmanuel Macron, va effectuer du 28 au 30 octobre une visite d’Etat au Maroc pour relancer la relation bilatérale après trois années de crise aiguë, a annoncé le cabinet royal dans un communiqué.
Cette visite, qui fait suite à une invitation fin septembre du roi du Maroc, Mohammed VI, « reflète la profondeur des relations bilatérales, fondées sur un partenariat enraciné et solide » avec une « volonté commune » de « raffermir les liens multidimensionnels unissant les deux pays », a indiqué le cabinet royal.
Le 30 juillet, la France avait ouvert la voie à un réchauffement bilatéral en apportant son soutien à un plan d’autonomie marocain pour le territoire disputé du Sahara occidental, considérant qu’il s’agissait de « la seule base » permettant de résoudre le conflit de près de cinquante ans avec les indépendantistes du Front Polisario.
Dans une lettre adressée au roi Mohammed VI, M. Macron avait estimé que « le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscriv[ai]ent dans le cadre de la souveraineté marocaine ». Le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, est considéré comme un « territoire non autonome » par l’ONU en l’absence d’un règlement définitif.
Première visite depuis novembre 2018
Depuis un demi-siècle, un conflit y oppose le Maroc aux indépendantistes du Front Polisario, soutenus par Alger. Rabat prône un plan d’autonomie sous sa souveraineté exclusive, tandis que le Front Polisario réclame un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU mais jamais concrétisé.
En effectuant cette visite au Maroc – sa première depuis novembre 2018 –, un voyage régulièrement évoqué mais sans cesse repoussé depuis 2022, Emmanuel Macron entend tourner la page d’une série d’autres tensions.
La France et le Maroc étaient notamment brouillés à cause d’une forte réduction à l’automne 2021 des visas accordés par la France aux ressortissants maghrébins, des restrictions levées en décembre 2022. La politique de rapprochement engagée par le président français à l’égard d’Alger, où il s’était rendu à l’été 2022 pour sceller une période de réconciliation, avait également irrité Rabat.
La nouvelle position de la France était très attendue par le Maroc qui avait déjà franchi une étape majeure en obtenant la reconnaissance par l’administration américaine de Donald Trump fin 2020 de sa souveraineté sur ce territoire, en contrepartie d’un rapprochement avec Israël.
Le changement de posture de Paris sur le Sahara occidental cet été a suscité l’ire d’Alger, qui a immédiatement retiré son ambassadeur à Paris, plongeant une fois de plus la relation bilatérale dans la tourmente.