Publié le 30 octobre 2024
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Alors que la visite d’État d’Emmanuel Macron au Maroc prend fin ce mercredi 30 octobre, la presse algérienne a critiqué avec virulence ce séjour de trois jours au cours duquel le président français a apporté un soutien appuyé à « la souveraineté marocaine » sur le Sahara occidental.
« Marché de dupes »
Sous le titre « Macron bafoue le droit international », El Watan a rappelé que le soutien renforcé, annoncé fin juillet par Paris, à un plan d’autonomie du territoire proposé par Rabat « n’est pas passé sans conséquence en Algérie, provoquant une profonde crise entre les deux pays ». Pour le le quotidien francophone avec son discours devant le Parlement marocain mardi où il a estimé que « le présent et l’avenir » du territoire « s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine », « Macron en remet une couche… au risque de sectionner définitivement le fil d’Ariane qui le retient encore à Alger ».
El Watan a rappelé qu’Alger avait retiré « avec effet immédiat » son ambassadeur à Paris dès l’annonce française de fin juillet, dénoncée par l’Algérie comme contribuant à « consolider le fait accompli colonial (marocain) dans ce territoire ». Et a cité des représentants saharaouis insistant sur la tenue d’un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU, décidé lors d’un cessez-le-feu en 1991 mais jamais organisé.
Pour le site d’information TSA, le rapprochement entre la France et le Maroc « s’est fait sur le dos du peuple sahraoui et sous l’impulsion des lobbies français hostiles à l’Algérie ». Toutefois, pour ce média francophone, en contrepartie du soutien apporté au Maroc, Emmanuel Macron « devra repartir les valises presque vides ». Il s’agirait d’un « marché de dupes » car, estime-t-il, la position française sur le Sahara occidental est « symbolique, sans aucune valeur juridique ».
Macron n’a atteint « aucun objectif »
« La récente décision de la Cour de justice de l’Union européenne annulant les accords agricoles et de pêche entre le Maroc et l’UE est venue rappeler à tous que la souveraineté sur les territoires, ce ne sont pas les Etats qui la décrètent », écrit TSA. Qui poursuit : « Quant au Maroc, ce n’est pas lui faire injure de dire qu’il n’a pas grand chose à offrir » à la France car « le royaume n’est ni un marché de consommation ni un Eldorado pour les entreprises françaises ».
Quant au quotidien arabophone Ecchorouk, proche du pouvoir, il estime que de « tous les objectifs que Macron a construit dans ses relations avec Alger, aucun n’a été atteint ». Et « malgré les tentatives de rapprochement du président français avec l’Algérie depuis 2020 (…) Paris continue de perdre les quelques intérêts économiques qui lui restent ».
(Avec AFP)