la gauche affiche son unité retrouvée à l’Assemblée nationale

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Dans les débats budgétaires sens dessus dessous que connaît l’Assemblée nationale depuis la mi-octobre, une permanence : le Nouveau Front populaire (NFP) fait bloc. Nouvel exemple, mercredi 30 octobre au soir, lors d’un vote sur une refonte des cotisations patronales prévues dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) : la gauche, groupée, s’est retrouvée à « soutenir » le texte face à une coalition gouvernementale divisée mais qui, majoritairement, a supprimé la disposition.

« C’est sûr qu’on est le bloc le plus cohérent, le plus homogène, clame le président (La France insoumise, LFI) de la commission des finances, Eric Coquerel. On vote à 99 % la même chose donc à chaque fois, vous savez que nos voix seront là, alors que les autres, ce n’est pas le cas. Ça nous donne une force très importante. » Car si cette fois-là, les députés du NFP ont perdu, ils ont pas mal gagné ces quinze derniers jours.

Alors que l’alliance de gauche, comme la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) avant elle, est fragilisée – voire menacée de disparition – par ses divisions sur de nombreux sujets, cette unité affichée peut surprendre.

« C’est quand même parce qu’on a une convergence de vues sur l’économique et le social qu’on fait l’union. C’est ce qui rend cette alliance crédible », assure le député socialiste de l’Eure Philippe Brun, coordinateur de son groupe sur le projet de loi de finances (PLF) pour 2025. A l’entendre, « insoumis », socialistes, communistes ou écologistes sont « du même côté de la barricade sur les salaires et la justice fiscale ». « Ce n’est pas sur les institutions, le régalien, ou l’international qu’on est le plus aligné. »

Lors de la discussion générale sur la première partie du PLF (celle sur les recettes), le 21 octobre, tous les députés du NFP présents, jusqu’aux socialistes, étaient debout pour applaudir la déclaration du président de la commission des finances, Eric Coquerel, qui venait de reprendre à son compte l’accusation de « carnaval fiscal » lancée par les macronistes : « C’est vrai, c’est un carnaval au sens de l’Ancien Régime. C’est-à-dire lorsqu’une extrême minorité monopolisait de droit les richesses. Le carnaval, c’était le moment où le monde d’alors était mis à l’envers : les pauvres, sans pouvoir, prenaient la place des riches et des puissants. Notre version du budget, c’est ça. »

Mesures symboliques

Le NFP n’est pas arrivé dans le débat budgétaire avec un contre-budget mais avec dix propositions communes, transformées en amendements portés par les quatre groupes. La moitié n’a pas encore été examinée mais la gauche a déjà remporté plusieurs victoires sur des mesures symboliques, comme le renforcement de l’« exit tax », un impôt créé en 2011 pour freiner l’exil fiscal des contribuables, voté en séance (avec l’appui du Rassemblement national et de la droite) le 24 octobre.

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