L’Algérie a marqué un nouveau tournant dans ses relations tendues avec la France cette semaine en excluant explicitement les entreprises françaises de son dernier appel d’offres pour l’importation de blé, rapporte Reuters en exclusivité. Cette décision, qui rappelle un différend similaire survenu il y a trois ans, reflète la détérioration des relations diplomatiques entre les deux pays.
Au cœur de cette tension se trouve la position française sur le Sahara occidental. En juillet, Paris a soutenu un plan plaçant la région sous souveraineté marocaine, provoquant la colère d’Alger qui soutient le Front Polisario dans sa quête d’indépendance.
Selon six sources proches du dossier, l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) n’a pas invité les entreprises françaises à participer à l’appel d’offres de mardi. Plus encore, les sociétés non-françaises ont reçu l’instruction explicite de ne pas proposer de blé d’origine française. Cette décision intervient alors que l’OAIC aurait acheté plus de 500 000 tonnes métriques lors de cet appel d’offres.
Cette exclusion pourrait renforcer davantage la domination des fournisseurs de la mer Noire, particulièrement la Russie, sur le marché algérien. Un changement significatif pour l’Algérie, qui fut pendant longtemps l’un des plus importants clients du blé français. La situation est d’autant plus complexe que la France connaît cette année sa plus faible récolte de blé depuis les années 1980, en raison de conditions météorologiques défavorables.