Le dessalement de l’eau de mer ou la fausse solution

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Face à la raréfaction des ressources en eau, le faible taux de remplissage des barrages et les épisodes de sècheresse de plus en plus fréquent, le dessalement de l’eau de mer semble offrir une solution à court terme pour répondre aux besoins des régions touchées par la sécheresse, et notamment en Tunisie où les barrages ont atteint un niveau de remplissage de 21,7 % au 1er octobre . Toutefois, cette technologie, bien que prometteuse, présente des défis majeurs liés à son impact environnemental et à sa consommation énergétique.

Le dessalement se décompose principalement en deux techniques : les procédés thermiques qui incluent la distillation de l’eau salée pour la rendre potable et l’osmose inverse, désormais prédominante, qui extrait l’eau douce de l’eau de mer en la faisant passer à travers une membrane. Bien que cette dernière méthode soit moins énergivore, elle reste coûteuse en électricité. Par ailleurs, la majorité des usines de dessalement fonctionnent encore grâce aux énergies fossiles, aggravant ainsi leur empreinte carbone.

L’un des principaux sous-produits du dessalement est la saumure, une eau très salée qui peut provoquer des déséquilibres écologiques lorsqu’elle est rejetée dans les océans. Ces rejets menacent la faune marine, en particulier les coraux, les algues et certaines espèces de mollusques. De plus, les métaux lourds et autres polluants présents dans ces rejets peuvent s’accumuler dans les organismes marins, affectant les chaînes alimentaires et, à terme, la biodiversité.

Les pays du Golfe, tels que l’Arabie saoudite et le Qatar, comptent parmi les plus grands utilisateurs de cette technologie. Cependant, leur recours massif au dessalement contribue également à la production mondiale de saumure, ce qui accentue les préoccupations environnementales. Dans ces régions, les niveaux accrus de salinité de l’eau affectent même la régulation de la température des océans.

Des solutions sont en cours d’étude pour atténuer ces effets néfastes. Le dessalement hybride, combinant énergies renouvelables et sources conventionnelles, est une piste explorée. Il permettrait de réduire l’empreinte écologique tout en abaissant les coûts énergétiques. Une autre option consiste à valoriser les sous-produits du dessalement, en transformant la saumure en sels exploitables, comme le sel de table.

Malgré ses promesses, le dessalement reste une solution coûteuse et énergivore. Si des innovations comme le dessalement hybride ou la réutilisation de la saumure pour l’agriculture peuvent contribuer à limiter ses impacts, des progrès technologiques sont encore nécessaires pour en faire une alternative véritablement durable face à la crise de l’eau.

En attendant de trouver une solution durable, il est nécessaire de limiter notre gaspillage d’eau. En effet, chaque jour, centaines des litres d’eau potable sont gaspillés sans que nous en soyons vraiment conscients. Que ce soit en laissant le robinet couler pendant que l’on se brosse les dents, ou en prenant des douches trop longues, ces gestes du quotidien contribuent à l’épuisement d’une ressource précieuse.

Avec le changement climatique et la raréfaction de l’eau dans de nombreuses régions du monde, il est essentiel de repenser notre consommation. En adoptant des habitudes plus responsables, nous pouvons préserver cette ressource vitale pour les générations futures. Utilisons l’eau avec parcimonie, car chaque goutte compte.

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