Trois diplomates français expulsés du Burkina Faso pour « activités subversives »

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C’est une nouvelle étape dans la relation ombrageuse entre le régime au pouvoir au Burkina Faso depuis 2022 et la France. Le ministère des affaires étrangères burkinabé a expulsé trois diplomates français, dont deux conseillers politiques à l’ambassade de France, sise à Ouagadougou, selon une note dont l’Agence France-Presse (AFP) a obtenu une copie, jeudi 18 avril.

Ces trois diplomates « sont déclarés persona non grata sur le territoire du Burkina Faso, pour activités subversives », est-il écrit dans le document daté de mardi. La note précise qu’ils « sont priés de quitter le territoire du Burkina Faso dans les prochaines quarante-huit heures ».

Le 1er décembre 2023, quatre fonctionnaires français – des agents du renseignement, selon les autorités burkinabées ; des techniciens de maintenance informatique, selon une source diplomatique française – avaient été arrêtés à Ouagadougou, mis en examen puis incarcérés. Ils se trouvent aujourd’hui en résidence surveillée, selon des sources sécuritaires du Burkina. Un an auparavant, en décembre 2022, le gouvernement burkinabé avait expulsé deux Français qui travaillaient pour une société burkinabée, soupçonnés par les autorités d’être des espions.

Pas d’ambassadeur de France au Burkina depuis le coup d’Etat

Les relations entre la France et le Burkina Faso se sont ainsi considérablement dégradées depuis l’arrivée au pouvoir en septembre 2022 par un coup d’Etat – le deuxième en huit mois – du capitaine Ibrahim Traoré. Quelques mois après son arrivée au pouvoir, la junte avait dénoncé un accord militaire de 1961 avec la France, après avoir obtenu le retrait des forces françaises. L’ambassadeur de France à Ouagadougou, rappelé après le coup d’Etat, n’a pas été remplacé depuis.

Dans sa volonté de diversifier ses partenariats et de tourner le dos à la France, le Burkina Faso s’est notamment rapproché de la Russie et de ses deux voisins, le Mali et le Niger, eux aussi gouvernés par des régimes militaires. Les trois pays font face depuis plusieurs années à des attaques djihadistes récurrentes de groupes liés à Al-Qaida et à l’organisation Etat islamique. Ils ont d’ailleurs annoncé en janvier leur départ de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) puis la création, au début de mars, d’une force armée antidjihadiste.

Le Monde avec AFP

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