Des soupçons de financement étranger concernant plusieurs associations ont poussé, jeudi 14 novembre 2024, le Pôle judiciaire économique et financier à geler les fonds de ces associations.
Le ministère public du Pôle judiciaire a engagé, sur la base de ces soupçons de financements douteux, des investigations concernant le dossier du financement étranger de ces associations, en coordination avec la Commission des analyses financières et les autorités compétentes.
Dans ce contexte de financement étranger des associations, les résultats des travaux de la Commission d’analyse financière, dévoilés en septembre dernier, font ressortir que ces financements ont atteint 260 millions de dinars tunisiens au cours des dernières années.
Lors d’une entrevue avec le président Kais Saied, le gouverneur de la Banque centrale Fethi Zouhair Nouri avait souligné, le 26 septembre dernier que d’importantes sommes ont été attribuées à des individus n’étant pas membres d’associations, sous divers prétextes, comme le soutien à la démocratie. Ces agissements soulèvent des préoccupations quant à l’ingérence étrangère dans les affaires tunisiennes.
Selon Kais Saied, ce sont 2,3 milliards de dinars de financements étrangers qui auraient afflué vers les associations entre 2011 et 2022.
Plus récemment, certaines associations se sont vues refuser les accréditations pour couvrir l’élection présidentielle du 6 octobre 2024 car elles auraient reçu des financements étrangers suspects, selon l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE).
Suite à l’examen des demandes d’accréditation soumises par certaines associations spécialisées dans l’observation des élections, l’ISIE avait refusé d’accorder ces accréditations car elle avait constaté que « certaines associations avaient reçu des financements étrangers suspects de montants considérables, en provenance de pays avec lesquels la Tunisie n’entretient pas de relations diplomatiques. L’organisation I Watch et l’association Mourakiboun figurent dans cette liste.