Publié le 16 novembre 2024
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La Centrafrique va pouvoir de nouveau exporter des diamants, après la levée totale, vendredi 15 novembre, de l’embargo qui frappait le pays depuis 2013, ont annoncé les autorités à Bangui. Réuni en session plénière à Dubaï, le processus de Kimberley (KP), l’organisme de régulation du commerce mondial du diamant, a décidé de la « levée totale de la sanction », a annoncé le ministère centrafricain des Mines et de la Géologie sur sa page Facebook officielle.
Bangui plaidait depuis plusieurs mois pour cette levée totale d’embargo en faisant valoir que la situation sécuritaire se normalisait et que tout avait été fait pour se conformer aux normes du KP visant à bloquer les « diamants de sang » issus des zones de conflits. L’interdiction d’exportation prononcée en 2013, après le renversement du président François Bozizé par une coalition de rebelles en majorité musulmans, la milice Séléka, a été partiellement levée en 2015 et 2018. Mais les deux tiers des 24 zones minières diamantifères répertoriées étaient encore sous sanction.
Chine, États-Unis, Rwanda et Wagner
La levée totale d’embargo « est un soulagement pour les populations dont les principaux revenus dépendent des activités du secteur du diamant », a déclaré Paul-Crescent Béninga, membre de la Coalition de la société civile du processus de Kimberley pour la Centrafrique depuis Dubaï, où il participait à la plénière. Les riches gisements de diamants alluvionnaires constituent, avec l’or, une des ressources les plus précieuses du pays, avec des permis d’exploitation et de recherche délivrés à des Chinois, des Américains, des Rwandais et des Russes liés au groupe mercenaire Wagner, qui soutient le régime.
En 2011, deux ans avant le coup d’État militaire qui a ensuite dégénéré en interminable guerre civile, le pays exportait officiellement 323 575,30 carats de diamants pour un revenu de 29,7 milliards F CFA (environ 45 millions d’euros). En 2023, ce revenu était de 324,3 millions de F CFA, selon des chiffres officiels.
Malgré les efforts pour étendre l’autorité de l’État sur tout le territoire, la situation sécuritaire reste « volatile », avec des « affrontements armés récurrents liés à l’accès aux sites miniers et au contrôle des principaux axes routiers », selon le dernier rapport trimestriel de la Minusca, la force d’interposition déployée par l’ONU.
Dubaï, où les Émirats arabes unis ont présidé la plénière du KP, est devenue une « plaque tournante majeure du commerce du diamant » et « le Dubai Diamond Exchange la plus grande plateforme d’échange de diamants au monde, en abritant plus de 1 300 sociétés diamantaires », selon un communiqué diffusé par l’agence officielle émiratie.
(avec AFP)