le président du Medef s’oppose à la hausse du coût du travail et plaide pour la mise en place d’une « TVA sociale »

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Le président du Medef, Patrick Martin, a dénoncé, samedi 16 novembre, dans Le Parisien un « budget récessif » et a prôné la mise en place d’une « TVA sociale », prévenant qu’avec les hausses de taxes prévues, les entreprises françaises risquaient de moins embaucher et de supprimer des postes.

« Si on cumule les 4 milliards d’euros de réduction des allègements de charges, les 2,5 milliards d’euros transférés de l’assurance maladie aux complémentaires santé – et, donc, aux entreprises –, le 1,5 milliard d’euros d’économies sur les aides à l’apprentissage, cela fait 8 milliards d’euros de hausse du coût du travail. Ce qui correspond aux salaires brut moyens annuels de 300 000 salariés », estime le dirigeant de la première organisation patronale française.

« Si les entreprises n’ont plus cet argent, fatalement elles embaucheront moins, supprimeront des postes si nécessaire et elles ne pourront pas augmenter les salaires autant qu’elles le voudraient », prévient-il.

Comparant la « surtaxe d’impôt » sur les grandes entreprises en France à « la baisse à 20 % du taux d’impôt sur les sociétés » annoncé par le président américain élu Donald Trump, le patron du Medef estime que « le fossé (…) va encore se creuser avec les Etats-Unis ».

« Equilibre des efforts »

« Entre hausses d’impôts et création d’emplois, il faut choisir. Tel qu’il est écrit, ce budget est récessif », avance Patrick Martin dans un discours tranchant avec la position affichée jusque-là sur le budget, selon laquelle les entreprises étaient prêtes « à contribuer à l’effort de guerre ».

« Le gouvernement avait promis un équilibre des efforts : un tiers venant des contribuables, dont les entreprises, et deux tiers de baisse des dépenses structurelles de l’Etat. En réalité, dans le projet actuel, c’est tout le contraire. (…) Les conditions ne sont donc pas remplies », justifie-t-il.

Il prône plutôt une « TVA sociale » : « pourquoi ne pas réfléchir à diminuer les cotisations sur les salaires et on augmente la TVA d’un point, sauf bien évidemment sur les produits de première nécessité ». « Cela rapporterait environ 10 milliards d’euros à l’Etat et aurait le mérite d’alléger le coût du travail et d’augmenter le salaire net de tous les salariés. En plus, la TVA s’applique aux importations mais pas aux exportations. Ce qui favorise la compétitivité française », dit également Patrick Martin.

Les sénateurs centristes, force importante de la majorité au Sénat, ont proposé la semaine dernière d’augmenter la TVA et le temps de travail dans les débats budgétaires. « Pour rééquilibrer l’effort », Patrick Martin suggère aussi de « faire un autre arbitrage entre les retraités et les actifs », estimant que « le Parlement a manqué de courage politique » sur l’indexation des retraites sur l’inflation.

Le Monde avec AFP

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