Dans un congrès marqué par la colère, les maires instaurent un rapport de force contre Michel Barnier

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David Lisnard cite Bismark : « La diplomatie sans armes, c’est la musique sans les instruments. » Le précepte de l’ancien chancelier allemand donnera le ton du congrès des maires, qui se tient à Paris du mardi 19 au mercredi 21 novembre. L’Association des maires de France (AMF), dont M. Lisnard (Les Républicains, LR), maire de Cannes (Alpes-Maritimes), est le président, entend exercer une pression maximale sur le gouvernement pour faire avancer ses revendications. Au premier rang de celles-ci : obtenir que l’effort demandé par le gouvernement aux collectivités locales pour 2025 soit réduit. Il est à ce stade de 5 milliards d’euros d’économies.

Le vice-président de l’AMF et maire d’Issoudun (Indre), le socialiste André Laignel, assure que c’est en réalité « 11 milliards » qui seront ponctionnés, si l’on compte l’ensemble des mesures affectant les recettes des collectivités. Et il prévient : c’est un « congrès de la colère » qui s’ouvre. L’AMF veut en faire une démonstration de force.

Mardi, un rassemblement en écharpe est prévu dans l’enceinte du congrès. « Alimenter le tonneau des Danaïdes d’un Etat qui ne fait jamais les efforts qu’il impose aux autres, ça suffit, et on va le dire, lance M. Lisnard. Je passe mon temps à contenir la colère des maires. Mais, à un moment, il faut faire attention à ce que les prochains “gilets jaunes” ne soient pas en écharpe tricolore… » Des élus ont également prévu des actions en dehors du congrès. Dix mairies du Gard seront fermées du 19 au 21 novembre en signe de protestation, selon France Bleu et France 3.

« Moins de bureaucratie »

Voilà pour « les armes ». « La diplomatie », elle, passera notamment par la « démonstration ». M. Lisnard défendra une fois de plus l’idée selon laquelle ponctionner les ressources des collectivités « ne fait qu’alimenter un système qui crée du déficit ». Pour le maire de Cannes, qui se prépare dans la perspective de l’élection présidentielle de 2027, le pays se porterait bien mieux avec moins de « technocratie centrale », « moins de bureaucratie » et davantage d’autonomie pour les élus locaux.

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C’est dans ce contexte que le premier ministre est attendu, jeudi, au congrès des maires. Il est prêt aux concessions. Vendredi 15 novembre, intervenant devant les départements réunis en congrès, Michel Barnier a assuré qu’il tiendrait compte de leur situation : « Nous allons réduire très significativement l’effort qui vous est demandé par le projet de loi de finances », a-t-il déclaré. Sans avancer de montant. C’est le président du Sénat, Gérard Larcher (LR), qui s’en est chargé, estimant, dimanche, que l’effort des collectivités locales devrait être « autour de 2 milliards d’euros », et non 5 milliards, dans un entretien au Journal du dimanche.

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