Il va sans dire que le président du Medef, Patrick Martin, n’est pas tendre avec le projet de loi de financement de la Sécurité sociale proposé par le gouvernement. Si le Medef est prêt à discuter d’une hausse d’impôts des entreprises, Patrick Martin a récemment qualifié le budget de « récessif » et a réitéré sa franche opposition, ce vendredi 22 novembre, sur RTL. Pour lui, les 60 milliards d’économies que doit trouver l’exécutif ne doivent pas se faire au détriment des boîtes françaises.
« On pense qu’il faut prendre garde à ne pas alourdir le coût du travail, de la fiscalité », prévient-il. Selon lui, c’est « le meilleur moyen de ralentir l’activité et de faire baisser les rentrées fiscales et sociales », reprenant à son compte les propos d’Antoine Armand qui mettait en garde mercredi 20 novembre contre ce qu’il qualifiait de matraquage des entreprises.
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Selon lui, en l’état, le projet de loi de finances obligera les sociétés à supporter « 8 à 9 milliards du coût du travail en plus. C’est l’équivalent de 350 000 emplois », estime le chef d’entreprise. Pour lui, une telle loi aura des conséquences matérielles concrètes : « Les entreprises ne pourront pas recruter, pour certaines devront licencier, et de toute façon ne pourront pas augmenter les salaires. Au même moment où le marché de l’emploi se retourne », regrette-t-il.
« On est un peu dans l’urgence »
« Le législateur et nos gouvernants devraient faire attention à ça », a-t-il lancé en guise d’avertissement. « On est demandeur d’un cap […], mais nous, on est un peu dans l’urgence », a-t-il rappelé, arguant qu’il n’y a « pas besoin d’aller au bout du monde pour trouver des pays européens qui ont fait des efforts de réduction des dépenses publiques sans se mettre à feu et à sang et que la population soit dans la rue », en citant les exemples du Portugal et de l’Espagne.