Comment réformer un secteur vital !

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La friperie est menacée en Tunisie. Ce constat ne date pas d’hier, mais chaque année ce secteur pourtant vital mais informel, s’enfonce un peu plus dans la crise.

Sahbi Maâlaoui, président de la chambre nationale syndicale des commerçants grossistes de friperie confirme ce constat selon lequel ce secteur, qui emploie environ 200.000 personnes dont 8000 diplômés de l’enseignement supérieur, traverse une période difficile.

Bien qu’occupant une place importante dans l’économie informelle, le secteur de la friperie est en état de déliquescence. Lors d’une intervention sur les ondes de la Radio nationale, ce vendredi 22 novembre 2024. Sahbi Maâlaoui, a révélé que sur les 54 entreprises spécialisées dans la friperie seulement 34 sont en activité, les 20 autres ayant fermé leurs portes en raison de sanctions financières lourdes ou d’incidents.

Sahbi Maâlaoui, porte-voix du secteur n’en est pas à son premier cri d’alarme. En 2022, il annonçait déjà que « la fripe, fortement impactée par la loi de Finances 2023 est en état de mort clinique », appelant alors le ministère des Finances à revoir certains articles qui ont tendance à augmenter les prix de la friperie. Il annonçait également une hausse de 20% des prix de vente des différents articles de friperie.

Sahbi Maâlaoui mettait en cause la loi de Finances (2023) qui a augmenté certaines taxes avec une hausse des droits de douane sur les vêtements de la friperie de 50 à 92% en plus de l’application d’un droit basé sur le poids de 500 millimes/kg pour les vêtements vendus sur le marché local, ainsi qu’une taxe d’un dinar sur le kilogramme de vêtements détruits.

Les problèmes du secteur ne datent pas d’hier. En 2016, Fethi Bezrati, président de la chambre syndicale nationale des importateurs-exportateurs et récupérateurs des vêtements d’occasion, dénonçait déjà la politique du gouvernement en cherchant, à travers un projet de loi, à interdire l’importation des vêtements d’occasion du fait que la Douane ne peut pas contrôler ce secteur et en refusant de délivrer des patentes.

Sahbi Maâlaoui a souligné, aujourd’hui la nécessité de réviser d’urgence les textes législatifs régissant ce domaine car souffrant d’un cadre légal obsolète et souvent inadapté. Selon lui, il faut permettre aux commerçants de développer leurs activités au-delà de leur gouvernorat d’origine et encourager les cinq entreprises exportatrices.

Mais le véritable enjeu est d’abord d’intégrer davantage ce secteur dans le tissu économique formel.

 

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