S’il en fallait une preuve, des élections législatives partielles à venir soulignent une nouvelle fois la fragilité de la coalition gouvernementale. Dans ces trois scrutins, prévus en Isère, dans les Ardennes et dans les Hauts-de-Seine, aucun candidat ne pourra se targuer de représenter, à lui seul, les quatre partis du « socle commun » – Renaissance, Les Républicains (LR), Horizons et le MoDem. Incapables de se rassembler dans une stratégie d’union, les troupes censées soutenir l’action du premier ministre, Michel Barnier, se présenteront de manière divisée. Une nouvelle illustration de cette alliance de circonstance entre l’ex-majorité présidentielle et la droite, qui peine à exister au-delà de leur accord de ne pas censurer le gouvernement.
Une situation symbolisée par le prospectus de la discorde, en Isère. A côté du visage de Nathalie Béranger, la candidate LR dans la 1re circonscription, figure celui de Michel Barnier. De quoi irriter Renaissance, qui présente Camille Galliard-Minier à cette législative partielle organisée mi-janvier 2025. « Je trouve cela très osé !, s’offusque Emilie Chalas, la cheffe de file des troupes du camp présidentiel dans le département. Que le premier ministre s’affiche avec une des deux candidates alors qu’il y a un accord de gouvernement, ce n’est pas respecter un rapport d’allié à allié. »
Le chef du gouvernement aurait-il choisi son camp entre les deux prétendantes issues de son « socle commun » en fonction de ses affinités partisanes ? Matignon se garde de s’exprimer sur le sujet. Mais pour Yannick Neuder, député et président des Républicains de l’Isère, le soutien du premier ministre à la candidate LR au détriment de celle de Renaissance ne pose pas question. « Nathalie Béranger est la candidate de LR, Michel Barnier est LR et le groupe Droite républicaine [DR] soutient l’action de Michel Barnier à l’Assemblée », expédie-t-il.
« Eviter une nouvelle Aurélie Trouvé »
Dans la 1re circonscription des Ardennes, où se tient également une législative partielle les 1er et 8 décembre, Les Républicains présentent Guillaume Maréchal contre l’ex-député Renaissance, Lionel Vuibert. Une candidature en solo justifiée ainsi par Pierre Cordier, député LR des Ardennes et visage du parti dans le département : « Ce n’est pas parce que nous soutenons Michel Barnier avec Renaissance que la droite républicaine est noyée dans une alliance avec la Macronie, le MoDem et Horizons. »
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