Sans budget pour 2025, il n’y aura « pas de catastrophe annoncée », assure Yaël Braun-Pivet ; « aucun risque de shutdown », selon Marine Le Pen

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Il n’y aura pas de « catastrophe annoncée » si la France ne parvient pas à se doter d’un budget pour 2025 en raison d’une censure du gouvernement, a à son tour défendu la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, mardi 26 novembre, sur Sud Radio. « J’entends tout et souvent n’importe quoi. (…) Nos textes sont bien faits, notre Constitution et nos règles sont là, donc pas de catastrophe annoncée, pas de shutdown à l’américaine. (…) Il n’y a pas de scénario catastrophe », a assuré Mme Braun-Pivet.

« Le gouvernement peut présenter au Parlement ce qu’on appelle une loi spéciale pour prélever les impôts à partir du 1er janvier, il peut y avoir reconduction des dépenses par décret pour pouvoir payer les fonctionnaires, les retraités, etc. », a-t-elle détaillé. La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, avait notamment dit redouter une crise financière et « un scénario à la grecque », dans lequel les fonctionnaires ne seraient pas payés au mois de janvier.

« Ça crée de l’instabilité politique et, ça, ça doit inquiéter tout le monde, mais il ne faut pas avoir non plus une vision trop catastrophique », lui a répondu la présidente de l’Assemblée. « Je ne veux pas inquiéter nos compatriotes. Nous avons de toute façon des solutions, nous sommes en responsabilité », a-t-elle ajouté.

« Le vrai risque pour la démocratie, ce n’est pas le shutdown »

La présidente des députés Rassemblement national (RN) à l’Assemblée, Marine Le Pen, a, elle, accusé, dans une tribune publiée par Le Figaro mardi, le gouvernement de diffuser de « fausses informations » à propos de l’hypothétique non-paiement des fonctionnaires. « Il n’existe dans nos institutions aucun risque de shutdown (…) contrairement à ce qu’affirment à l’unisson certains membres du gouvernement », assure la représentante d’extrême droite.

« Le vrai risque pour la démocratie, ce n’est pas le shutdown : ce sont les fake news [fausses informations] ! », ajoute-t-elle. « Nous ne laisserons pas le Rassemblement national devenir le bouc émissaire de l’impéritie de gouvernants inaptes au débat et au compromis », écrit aussi Mme Le Pen, assurant avoir « proposé [et] documenté, ligne à ligne » un « scénario d’équilibre », mais que sa « démarche n’a[vait] été suivie d’aucun effet ».

De son côté, le coordinateur politique de La France insoumise (LFI), Manuel Bompard, avait abondé sur France Inter, estimant que « cette manière de prendre les Français pour des imbéciles est juste insupportable et inacceptable ». « Il faut arrêter avec ces discours catastrophistes, en France, il n’y a pas de shutdown » comme aux États-Unis, a-t-il ajouté. « Il n’y a aucun risque de [parvenir] à une situation dans laquelle les fonctionnaires ne sont pas payés ou les services publics ne fonctionnent plus (…). C’est un mensonge pur et simple : le calendrier parlementaire permet tout à fait, dans ce cas-là, de discuter et de mettre en place un autre budget », a développé le député des Bouche-du-Rhône.

Alors que la discussion budgétaire est largement passée au Sénat et que plusieurs commissions mixtes paritaires – composées de sept sénateurs et sept députés – vont tenter de trouver des compromis sur les budgets de la Sécurité sociale, de l’État et sur l’exécution pour 2024, l’étau se resserre sur le gouvernement, qui envisage de recourir à l’article 49.3 de la Constitution pour les faire passer et donc de s’exposer à la censure.

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Le RN ne cache plus son intention de voter une des motions de censure qui seront déposées par la gauche si les trois textes budgétaires restaient « en l’état », selon Marine Le Pen. Avec les députés du Nouveau Front populaire, la majorité serait atteinte et le gouvernement de Michel Barnier renversé. La motion de censure est « un droit constitutionnel qui appartient aux parlementaires », a rappelé Yaël Braun-Pivet, soucieuse que « chacun se mette dans une position constructive pour le bien de notre pays ».

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Face à la menace de censure, le risque d’une France sans budget

Le Monde avec AFP

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