Publié le 29 novembre 2024
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« Bonjour, il faut qu’on fasse un livre ensemble ! » Un jour, Katia Barek, propriétaire du Majouja, reçoit ce message privé sur Instagram. C’est la directrice de la maison d’édition Hachette Cuisine qui la contacte. Elle a goûté les plats du restaurant algérien, qui lui a été recommandé par le parrain de son fils, un habitué de cette cantine du 9ᵉ arrondissement de Paris.
De la rencontre sur les réseaux sociaux est né La Cuisine algérienne tradi-trendy, 80 recettes inspirées de la cuisine kabyle et des autres régions d’Algérie.
Des plats authentiques et familiaux
« Tradi » renvoie à la cuisine traditionnelle, comme l’explique Katia Barek : « Ce sont des plats authentiques, familiaux, qui demandent du temps de préparation. » Elle rattache aussi ce mot à une façon d’être : « Savoir d’où l’on vient, comprendre nos racines, nos parents, nos grands-parents, leur histoire. »
« Trendy » pour « tendance » : « On ne s’interdit pas de dépoussiérer certaines recettes, car pour vivre longtemps, la cuisine algérienne ne peut pas rester figée. »
Une seule contrainte : « Je m’impose d’abord de proposer la version authentique d’un plat et après, on se permet de la retoucher. C’est important d’offrir les deux versions, surtout pour ceux qui ne connaissent pas cette cuisine. » Le « tradi-trendy » est aussi un art de vivre ensemble : « Chez Majouja, on reçoit des personnes d’origines, de cultures, de confessions différentes, et c’est à toutes ces personnes que s’adresse ce livre. »
Pour composer les recettes, l’équipe du Majouja s’est appuyée sur son expérience : « On voulait d’abord proposer les plats que l’on met à la carte de notre restaurant depuis quatre ans. Certains prennent du temps à cuisiner comme la rechta, la chakhchoukha, d’autres peuvent se faire vite, comme le couscous kabyle aux légumes vapeur. On présente aussi de la street food, avec l’incontournable frites-omelette, l’aghrom farci, etc. » On trouve par ailleurs des plats qui ne sont pas sur la carte du Majouja, « parce qu’ils demandent une cuisine minute ou qu’on va les proposer prochainement ».
Une cuisine équilibrée
La composition des recettes permet de tordre le cou à des idées reçues : « La cuisine algérienne est équilibrée. Elle comporte beaucoup de plats à base de semoule, de légumineuses, de légumes secs… On a tendance à le croire chargée en viande, alors que c’est plutôt une cuisine végétarienne, à part les mets de fête. Et l’huile d’olive, typique de la cuisine de la Méditerranée, est très bonne pour la santé. » Une cuisine saine dans une ambiance saine : « Au Maghreb, on s’attable autour d’un bon repas en famille et avec des proches, en toute convivialité. »
Entre les recettes, on peut lire le témoignage de personnalités telles Zohra Houria Hamiti aussi connue sous le pseudo « Houria les yeux verts », le réalisateur Mourad Achour, l’historienne Naïma Yahi, le comédien Bun Hay Mean ou DJ Snake, et des anonymes, clients de la première heure du Majouja : « J’avais envie de comprendre leur rapport à la cuisine algérienne. Quel que soit notre âge, la cuisine nous rappelle des souvenirs, il y a une mémoire à l’intérieur de nos tripes et il suffit de goûter un plat, de sentir une odeur, peut-être même d’entendre un bruit de casserole pour nous remémorer un fragment de notre enfance. »
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Pour Katia Barek, La Cuisine algérienne tradi-trendy est plus qu’un livre, il se situe dans une lignée : « On n’a rien inventé. La seule chose qui me différencie de ma mère qui n’a pas eu la chance de faire des études, c’est la capacité d’écrire des recettes qu’elle faisait aussi bien que celles d’aujourd’hui. » Au-delà de l’hommage à sa famille, elle revendique un but culturel : « S’ouvrir au plus grand nombre et inscrire cette cuisine dans le patrimoine. »
© Editions Hachette
La Cuisine algérienne tradi-trendy, 80 recettes inspirées de la cuisine kabyle et des autres régions d’Algérie, Majouja, Hachette Cuisine, 270 pages, 35 euros.
