Le Kenya fait face à d’énormes stocks de thé invendu

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Un « groupe de travail » parviendra-t-il à lui seul à résoudre la crise du thé kényan ? C’est ce qu’espère Andrew Karanja, ministre de l’agriculture et du développement de l’élevage, pour trouver des solutions aux énormes volumes de thé invendu que connaît le pays. Le ministre a fait savoir, le 15 novembre, qu’un comité allait être mis en place pour réfléchir « à l’inadéquation entre le prix et la qualité (…) qui affecte négativement le secteur du thé en Afrique de l’Est », les prix au kilo ayant atteint « leur plus bas niveau depuis trois ans ». Le groupe de travail doit remettre ses conclusions dans les semaines à venir.

Environ 100 000 des quelque 450 000 tonnes produites en 2023 au Kenya n’ont pas trouvé d’acheteurs. Un casse-tête pour les autorités alors que les exportations de feuilles à infuser rapportent 120 milliards de shillings kényans (880 millions d’euros) chaque année au pays, selon le Tea Board of Kenya, la branche du ministère de l’agriculture en charge du secteur. Quelque 650 000 fermiers et près de 5 millions de Kényans – sur une population de 55 millions d’habitants – vivent directement ou indirectement de cette culture.

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« Le thé kényan amène beaucoup de devises au pays. C’est le secteur qui rapporte le plus après les fonds envoyés par la diaspora et devant les cultures de fleurs, d’avocats, de café et le tourisme », explique Ken Giginga, chef économiste à Mentoria Economics. Le pays, troisième producteur mondial après la Chine et l’Inde, exporte l’essentiel de son thé au Pakistan, en Europe et au Moyen-Orient.

Cause principale des invendus : une production trop élevée pour une qualité insuffisante. En 2021, le Kenya a fixé un prix minimum de vente sur le marché des exportations à 2,34 dollars le kilo de thé contre 4,02 dollars pour le thé rwandais, mais seulement 1,15 dollar pour le tanzanien. Nairobi espérait ainsi minimiser les pertes de ses cultivateurs en leur assurant un minimum garanti.

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Seulement, la réglementation a eu l’effet contraire de celui escompté. Les acheteurs, jugeant la qualité insuffisante, par rapport au prix plancher demandé, se sont détournés du thé kényan, conduisant à une accumulation des stocks dans les entrepôts. Début octobre, lors des enchères de Mombasa, la deuxième bourse mondiale du thé après Colombo au Sri Lanka, le gouvernement kényan a mis un terme à la régulation qu’il avait imposé, espérant relancer les ventes.

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