Sur l’assurance-chômage, le gouvernement prend peu de risques politiques

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Le gouvernement a probablement une impression de déjà-vu. Un an après s’être empêtré dans la réforme des retraites, il se retrouve dans une situation quelque peu similaire sur l’assurance-chômage. Jeudi 18 avril, sur BFM-TV, le premier ministre, Gabriel Attal, a livré quelques précisions sur ses intentions.

Trois leviers peuvent être utilisés pour ce nouveau tour de vis à l’égard des demandeurs d’emploi. Réduire la durée durant laquelle ils sont indemnisés (dix-huit mois aujourd’hui pour les personnes de moins de 53 ans, les seniors étant protégés plus longtemps), durcir la période d’affiliation, c’est-à-dire le temps de travail nécessaire pour ouvrir des droits à une allocation, ou réduire le montant de l’allocation.

Le locataire de Matignon a clairement exprimé sa préférence pour la deuxième option. Aujourd’hui, il est nécessaire d’avoir travaillé six mois sur les vingt-quatre derniers pour ouvrir des droits. « Ce qui m’importe, c’est moins de faire bouger les règles pour celui qui a travaillé toute sa vie et qui se retrouve avec un licenciement économique (…) que des situations où on voit qu’il y a un système qui s’est organisé pour des multiplications de petits contrats courts entre lesquels on bénéficie du chômage », a-t-il déclaré, reconnaissant que cela « oriente » les changements à venir « vers les conditions d’affiliation ».

Ces propos révèlent un léger changement de pied par rapport à ce qui avait été entendu jusque-là puisque, plusieurs fois, une réduction de la durée d’indemnisation avait été évoquée. Surtout, la lutte contre les contrats courts était déjà l’objet de la réforme de l’assurance-chômage de 2019. Mais quel que soit le paramètre que le gouvernement décidera de modifier, comme il y a un an sur les retraites, son projet est contesté de toutes parts.

Légère adhésion

Dans l’opposition, la gauche fustige une attaque supplémentaire contre les plus faibles. A droite, certains appellent aussi à faire une pause, un an à peine après la précédente réforme. Sans surprise, les syndicats s’y opposent également. Des voix dissonantes se font aussi entendre dans la majorité. Une grande partie des économistes critiquent, quant à eux, le bien-fondé d’un tel projet, estimant que réduire les droits des chômeurs n’a pas de conséquences positives sur le retour à l’emploi. Et, à l’automne 2023, même l’administration jugeait « peu opportun » de diminuer une nouvelle fois la durée d’indemnisation et recommandait d’évaluer les précédentes réformes avant de s’engager dans un nouveau changement.

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