La directrice d’une association dédiée à la défense des minorités a été placée en détention par décision du juge d’instruction du tribunal de première instance de Bizerte. Cette arrestation fait suite à des transferts financiers jugés suspects et provenant de l’étranger.
Selon des sources judiciaires, le ministère public du tribunal de Bizerte avait confié l’affaire à la sous-direction des enquêtes économiques et financières de la police judiciaire à El Gorjani, rapporte Mosaique fm.
L’enquête porte sur des transferts financiers effectués entre 2019 et 2021, pour un montant total estimé à environ 2,5 millions de dinars. Ces fonds auraient été envoyés par des organisations étrangères jugées douteuses, basées dans un pays européen et un pays arabe.
Les autorités suspectent une possible corrélation entre ces transferts et certaines échéances électorales ayant eu lieu en Tunisie au cours de cette période.
L’affaire, qui met en lumière des questions de transparence et de financements étrangers dans le secteur associatif, suscite de nombreuses interrogations et pourrait avoir des répercussions importantes sur le paysage associatif en Tunisie.
Rappelons que le 14 novembre dernier le Pôle judiciaire économique et financier a gelé les fonds de plusieurs associations pour des soupçons de financement étranger.
Dans ce contexte de financement étranger des associations, les résultats des travaux de la Commission d’analyse financière, dévoilés en septembre dernier, font ressortir que ces financements ont atteint 260 millions de dinars tunisiens au cours des dernières années.
Lors d’une entrevue avec le président Kais Saied, le gouverneur de la Banque centrale Fethi Zouhair Nouri avait souligné, le 26 septembre dernier que d’importantes sommes ont été attribuées à des individus n’étant pas membres d’associations, sous divers prétextes, comme le soutien à la démocratie.
Selon Kais Saied, ce sont 2,3 milliards de dinars de financements étrangers qui auraient afflué vers les associations entre 2011 et 2022.