Le nouveau président élu du Ghana, John Dramani Mahama, a nommé mercredi 18 décembre un groupe de travail chargé de retrouver tous les fonds publics détournés dans le pays au cours des dernières années, a indiqué son équipe dans un communiqué. Lors de la campagne présidentielle, M. Mahama, leader du principal parti d’opposition, le Congrès national démocratique (NDC), avait promis de faire de la lutte contre la corruption une de ses priorités une fois élu.
Ce groupe de travail composé de cinq membres vise à récupérer les sommes d’argent et objets issus de la corruption et à « demander des comptes aux personnes responsables », a déclaré Felix Kwakye Ofosu, porte-parole de l’équipe de transition de John Dramani Mahama, qui sera officiellement investi président le 7 janvier. Ce groupe sera formé de Samuel Okudzeto Ablakwa, député, Daniel Domelevo, ancien auditeur général, Nathaniel Kofi Boakye, chef de la police à la retraite, Martin Kpebu, juriste, et Raymond Archer, journaliste d’investigation, selon son équipe.
Emmanuel Wilson Junior, avocat spécialisé dans la lutte contre la corruption et membre de l’association Crusaders Against Corruption, a salué cette initiative et exhorté l’administration de John Dramani Mahama à agir rapidement. « Les Ghanéens en ont assez que la corruption soit balayée sous le tapis. Nous attendons de cette équipe qu’elle soit proactive et qu’elle prenne ses responsabilités », a-t-il indiqué à l’Agence France-Presse (AFP).
Cette annonce intervient dans un contexte de frustration croissante au sein de l’opinion à l’égard des politiques, notamment en raison des scandales de corruption qui ont entaché les huit années de mandat du président actuel, Nana Akufo-Addo. En septembre, plusieurs membres de la société civile et de l’opposition ont organisé une manifestation devant le ministère des finances, accusant le gouvernement de « mauvaise gestion financière flagrante » au moment où le pays tente de se relever d’une des pires crises économiques de son histoire.