Publié le 22 décembre 2024
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Le compte à rebours est lancé. Dans le courant de l’année 2025, le comité exécutif de la CAF désignera les pays qui accueilleront les phases finales des Coupes d’Afrique des nations (CAN) 2029 et 2031. L’édition 2025 a été attribuée au Maroc et celle de 2027 au trio Ouganda-Tanzanie-Kenya, même si ce dernier pays ne se montre guère rassurant quant à l’évolution des travaux de mise aux normes de ses stades. À tel point que la CAF s’interroge sur la capacité du Kenya à organiser la phase finale du prochain Championnat d’Afrique des nations, prévu du 1er au 28 février, que l’Ouganda et la Tanzanie accueilleront également.
L’Éthiopie a d’ores et déjà annoncé son intention de postuler pour l’organisation de la CAN 2029. Addis-Abeba, si le projet se concrétise, pourrait faire face à la concurrence d’un binôme formé par la RDC et le Congo. Les deux voisins, qui ont déjà remporté la compétition (1968 et 1974 pour les Léopards, 1972 pour les Diables Rouges), ne l’ont paradoxalement jamais organisée. Un vide que les autorités de Kinshasa souhaitent combler.
De coûteux travaux à prévoir
Didier Budimbu, ministre des Sports de la RDC, a fait part de la volonté de son pays de présenter une candidature commune. Au début de 2023, Félix Tshisekedi avait déjà formulé l’idée d’une candidature. Mais le président congolais n’avait pas évoqué un dossier conjoint avec Brazzaville.
Depuis que la CAF a fait passer le nombre de sélections en phase finale de 16 à 24 (un format évidemment plus contraignant en matière de cahier des charges), elle encourage les candidatures communes.
La CAF exige un minimum de six stades pour accueillir le tournoi. La RDC n’en compte que trois actuellement homologués par la CAF : le stade des Martyrs, à Kinshasa (80 000 places), et deux autres à Lubumbashi : celui du TP Mazembe (18 500 places) et le stade Frédéric-Kibasa-Maliba (20 000 places). Il faut ajouter à cette liste le stade Tata Rafaël à Kinshasa (50 000 places). Si la RDC devait être choisie pour organiser la compétition, ces enceintes devraient subir des travaux de rénovation plus ou moins importants. Les investissements nécessaires pour accueillir la CAN ont été estimés par les autorités à au moins 500 millions d’euros, un montant toujours susceptible d’évoluer.
Au Congo, l’inventaire des stades est encore plus rapide, puisque seul le stade Alphonse Massamba-Débat, qui peut accueillir 33 000 spectateurs, est aux normes. Mais il est également équipé d’une pelouse synthétique et, là encore, un lifting s’impose. Au nord de la capitale, et plus précisément à Kintélé, trône le complexe sportif de la Concorde (60 000 places) inauguré en septembre 2015, mais dont l’état laisse à désirer. « Il y a un stade à Pointe-Noire [de 13 600 places], mais il est totalement inadapté. Soit il est totalement rénové, soit on en construit un autre », précise un membre de la fédération congolaise sous couvert d’anonymat.
Diplomatie sportive
Toujours est-il que Félix Tshisekedi a chargé son ministre des Sports d’évoquer cette candidature commune avec son homologue, Hugues Ngouélondélé. Ce dernier en a informé le président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso. Didier Budimbu, le titulaire du portefeuille des sports en RDC, ne manque jamais l’occasion de rappeler que « Kinshasa et Brazzaville [qui sont séparées par le fleuve Congo] sont les deux capitales les plus rapprochées du monde. » Les autorités veulent en faire un argument de poids.
Cette proximité faciliterait grandement les déplacements des équipes et des supporters. Les deux villes sont actuellement reliées par voie fluviale. Mais les travaux de construction du pont-rail de 1 575 kilomètres, un projet vieux de plus de 30 ans, devraient débuter au début de l’année 2025.
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« Sur le papier, cette candidature conjointe est possible, d’autant que la RDC s’est lancée dans une politique de diplomatie sportive intense », reprend, depuis Brazzaville, le membre de la fédération précédemment cité. « Mais il y a de gros investissements à faire au niveau des stades des deux pays. Mais il ne faut pas perdre une minute, car tout doit être prêt plusieurs mois avant le début de la compétition. Et 2029, c’est demain ! »