La chambre pénale spécialisée dans les affaires de corruption financière au tribunal de première instance de Tunis a condamné par contumace l’ancienne première dame, Leila Trabelsi ainsi que son ancien gendre, Sakhr El Matri à 20 ans de prison ferme. Cette condamnation est assortie d’amendes s’élevant à plusieurs milliards.
Les accusations portent sur l’exploitation de la fonction d’un agent public pour obtenir indûment des avantages personnels ou pour autrui, causant ainsi un préjudice à l’administration, rapporte Mosaique fm.
L’affaire concerne un marché public attribué à Sakhr El Matri et Leila Trabelsi sans respecter les procédures légales en vigueur.
Accumulation de condamnations pour Leila Ben Ali…
Rappelons que l’ancienne première Dame et veuve de l’ex-président de la République Zine El Abidine Ben Ali, a déjà été condamnée, en janvier 2023 à quatre ans de prison ferme pour avoir exploité un fonctionnaire public afin d’en tirer profit. Elle avait également écopé d’une amende de 262 mille dinars.
Cette nouvelle condamnation de 20 ans de prison s’ajoute aux anciens verdicts émis contre elle depuis 2011. Leila Ben Ali a également été condamnée, en novembre 2022 à six ans de prison par contumace suite à une accusation de trafic d’influence puisqu’elle a été reconnue coupable d’avoir abusé de son pouvoir afin d’obtenir un prêt sans présenter de garanties.
En juin 2018, elle et Zine Abidine Ben Ali, ont été condamnés, par l’instance chargée des affaires de corruption dans le pôle judiciaire et financier à 10 ans de prison pour blanchiment d’argent.
Abstraction faite de cette peine de 20 ans de prison, elle a été condamnée, depuis 2011 à plus de 35 ans de prison par contumace ainsi qu’à plusieurs millions de dinars d’amende lors d’autres procès.
Leila Ben Ali, en fuite depuis le 14 janvier 2011 est officiellement installée en Arabie Saoudite.
… et pour Sakhr El Matri
Rappelons aussi que la Chambre criminelle spécialisée dans les affaires de corruption financière auprès du Tribunal de première instance de Tunis a condamné en novembre dernier Sakhr El Matri par contumace à neuf ans de prison et à une amende de 80 millions de dinars pour avoir obtenu des crédits bancaires sans respecter les dispositions légales en vigueur.
Sakhr El Matri, en fuite depuis la révolution a déjà été condamné en 2020, à 15 ans de prison dans une affaire de corruption et de dépassement d’ordre administratif concernant une société qui lui appartenait en 2008.
Il a été condamné à une peine de 10 ans de prison en 2021 dans une affaire de corruption financière pour avoir acquis des actions de banques publiques, au profit d’une société gérée par Mehdi Belgaïd, sans avoir respecté les procédures légales en vigueur.
Toujours en 2021, il a été condamné à 13 ans de prison et à une amende de 3 millions de dinars dans une affaire de blanchiment d’argent et d’atteinte à l’administration.
En janvier 2023 Sakhr El Matri a été condamné à 10 ans de prison dans une affaire d’importation de marchandise illégale et pour infraction aux procédures d’importation et aux règlements de commerce et à une amende de 61 millions de dinars.
Celui qui fut l’époux de Nesrine Ben Ali, serait actuellement installé aux Seychelles et occasionnellement au Qatar. Il a obtenu la nationalité seychelloise ce qui lui permet de voyager librement dans différents pays.
Rappelons enfin que Sakhr El Materi avait déposé un dossier auprès de l’Instance Vérité & Dignité et qu’il avait même passé plusieurs auditions par Skype pour négocier son retour en Tunisie.