Le secrétaire général adjoint de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), Sami Tahri, a appelé à prendre en considération la situation générale du pays ainsi que le contexte politique particulier, soulignant que ce dernier se caractérise par une monopolisation du pouvoir de décision politique par les autorités, ce qui a conduit à une mainmise sur les affaires publiques, une démarche fermement rejetée par l’UGTT.
Lors de l’ouverture du colloque constitutionnel du département du secteur privé, Tahri a critiqué l’absence de pratiques de négociation, de participation et de représentativité pluraliste des différentes catégories de la société dans le discours et les actions du pouvoir actuel. Il a estimé que celui-ci s’arroge le droit de représenter le peuple de manière exclusive et le revendique ouvertement, selon « Echaab News ».
Il a expliqué que cette réalité politique impacte directement les négociations sociales dans le secteur privé. Tahri a précisé que ces négociations se déroulaient auparavant de manière fluide, dans une relation continue entre l’UGTT et l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA), mais le contexte politique actuel semble avoir conduit à leur blocage.
Tahri a également alerté sur la fermeture de dizaines de milliers d’entreprises et le risque qui pèse sur des milliers d’autres à cause du contexte mondial. Il a affirmé que l’UGTT ne peut accepter une telle situation et défend la pérennité des entreprises économiques, tout en rappelant que la Tunisie n’évolue pas en dehors des dynamiques politiques, économiques et sociales internationales.
Il a appelé les syndicalistes à se préparer à la mobilisation et à l’action, annonçant que l’UGTT prépare un grand rassemblement ouvrier au cours de la première moitié du mois de janvier prochain pour intensifier la mobilisation et imposer les négociations sociales.
Tahri a rappelé que l’UGTT n’a jamais cessé de lutter et qu’elle organise actuellement plusieurs mouvements régionaux et sectoriels. Il a également souligné que l’organisation syndicale se prépare à une étape prochaine qui s’annonce difficile, car tous les indicateurs pointent vers une effervescence sociale susceptible de générer une situation complexe nécessitant une préparation adéquate.