le gouvernement veut « accélérer » sur l’éolien en mer

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Bruno Le Maire le reconnaît lui-même : sur l’éolien en mer, la France a « pris un sacré retard à l’allumage » et il lui s’agit de faire désormais « un pas de géant ». Le ministre de l’économie et des finances était jeudi 2 mai à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) pour visiter le site de Chantiers de l’Atlantique, en compagnie du ministre délégué à l’industrie et à l’énergie, Roland Lescure, et détailler la politique industrielle de la France en matière d’énergie éolienne produite en pleine mer.

Dans sa stratégie pour que la France atteigne la neutralité carbone en 2050, l’exécutif compte largement sur le nucléaire pour permettre l’électrification du pays, mais aussi sur les énergies renouvelables, dont le solaire et l’éolien flottant. Concernant ce dernier, l’ambition est de faire passer sa part dans le mix électrique national, aujourd’hui quasi inexistante, à 20 % en 2050. Un bond conséquent, qui nécessite « un changement d’échelle » et une « accélération massive », selon Bruno Le Maire.

A Saint-Nazaire, les deux ministres ont voulu mettre en scène la confiance du gouvernement envers cette technologie émergente qui nourrit encore des doutes. Ils l’ont fait en assistant à la signature d’un contrat de 4,5 milliards d’euros entre RTE, le gestionnaire du réseau électrique en France, Chantiers de l’Atlantique et l’entreprise japonaise Hitachi pour fournir des plates-formes électriques en mer à deux futurs champs éoliens à Oléron (Charente-Maritime) et en Normandie. Puis en inaugurant la station qui doit équiper le parc construit face aux îles d’Yeu et de Noirmoutier (Vendée). Cette plate-forme offshore, qui doit être mise en service en 2025, collectera l’électricité des éoliennes au large, la transmettra en courant continu par câbles sous-marins jusqu’à la terre ferme, et pourra alimenter jusqu’à 800 000 personnes.

« On pourra sortir un prix très compétitif »

Afin de combler le retard français, plusieurs parcs flottants sont censés être installés le long des côtes normandes, bretonnes et méditerranéennes d’ici à une dizaine d’années. Un seul fonctionne déjà, depuis 2022, au large de Saint-Nazaire ; deux autres doivent suivre à Fécamp (Seine-Maritime) et Saint-Brieuc cette année. En plus d’Yeu et Noirmoutier, des plates-formes doivent se développer à Dieppe (Seine-Maritime) et à Courseulles-sur-Mer (Calvados ) en 2025-2026, une autre à Dunkerque (Nord) en 2028-2029, et deux autres à Belle-Ile-en-Mer (Morbihan) et dans la Manche en 2031.

Par ailleurs, deux nouveaux appels d’offres pour des parcs offshore sont lancés en mer Méditerranée, à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et à Agde (Hérault), pour 2032-2035, et trois autres du côté de la Manche et de la Bretagne. Une carte des « zones propices à l’éolien en mer » à horizon de dix ans et à horizon 2050 sera également publiée par l’Etat en septembre.

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