Malt publie sa nouvelle édition de l’étude Freelancing in Europe, qui s’intéresse au profil des freelances en France et en Europe, ainsi qu’au contexte général du freelancing sur le Vieux Continent. Pour ce faire, Malt a diffusé une enquête en ligne auprès des freelances inscrits sur sa plateforme en France, en Allemagne, en Espagne, en Belgique, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, recueillant 5 092 réponses. En parallèle, une série de six entretiens de trente minutes a été menée auprès de cadres supérieurs de multinationales. On fait le point !
Le profil des freelances en France
En France, 57 % des freelances sont des hommes, un chiffre qui se situe dans la moyenne européenne. Ci-dessous, retrouvez les informations clés concernant les diplômes, l’expérience, les revenus et les domaines d’activité.
Des profils diplômés et expérimentés
L’expérience en tant que freelance est souvent limitée : 54 % des freelances en France exercent cette activité depuis trois ans ou moins. Cependant, leur expérience professionnelle globale se révèle bien supérieure : 94 % des freelances français ont précédemment occupé un poste en CDI, et la moitié d’entre eux ont plus de sept ans d’expérience en tant qu’employés à temps plein. Sur le plan académique, 92 % des répondants ont réalisé au moins trois années d’études supérieures, un pourcentage inférieur à celui de l’Espagne et du Royaume-Uni (96 %), mais nettement supérieur à celui de la Belgique (44 %) ou des Pays-Bas (40 %).
Nous devons absolument sortir de ces perceptions faussées selon
lesquelles les freelances seraient peu expérimentés ou tâteraient simplement le terrain du freelancing avec l’espoir de décrocher un CDI. Les données le prouvent, les freelances d’aujourd’hui sont de véritables professionnels, aux atouts indéniables pour les entreprises, souligne Malt.
Les domaines d’activités les plus représentés
Le freelance moyen en France enregistre 157 jours facturables par an, un chiffre qui reste inférieur à celui observé chez certains voisins européens, avec par exemple 176 jours en Allemagne et 257 jours en Espagne.
En ce qui concerne les secteurs d’activité les plus représentés, la France s’aligne sur les tendances européennes (voir image de une). Les 5 principaux domaines en France sont les suivants :
- Conseil aux entreprises : 24 %
- Communication et marketing : 23 %
- Graphisme et conception : 20 %
- Tech & Data : 19 %
- Fonctions support : 8 %
L’impact du contexte économique sur les freelances
Les freelances restent optimistes malgré le contexte économique
« Les freelances interrogés ont fait part d’une grande confiance quant à l’avenir de leur activité, et ce, en dépit d’un contexte économique incertain », indique Malt. En Europe, 69 % se montrent optimistes quant à leur avenir en tant que freelance, un chiffre qui atteint 75 % chez les freelances français. Le freelancing semble en effet porteur en Europe : 52 % des répondants estiment avoir bénéficié d’autant ou de davantage d’opportunités commerciales lors de cette dernière année. Parmi les pays analysés, seul le Royaume-Uni semble observer un ralentissement de l’activité, exprimé par 51 % des répondants.
Par ailleurs, 54 % des freelances ayant précédemment occupé un poste à temps plein indiquent bénéficier d’un meilleur salaire actuellement. Cette tendance se confirme dans tous les pays étudiés, à l’exception, à nouveau, du Royaume-Uni.
Les freelances s’adaptent à l’inflation… sauf en France
Autre tendance notable : en moyenne, 55 % des freelances européens ont ajusté leur taux journalier en fonction de l’inflation. L’augmentation des tarifs est particulièrement prononcée en Espagne, où 75 % des freelances se sont alignés sur l’inflation. À l’inverse, les freelances français semblent plus prudents : seulement 39 % ont revu leurs tarifs à la hausse. Malt attribue cette différence aux tarifs initiaux pratiqués dans les deux pays, ceux en Espagne étant généralement plus bas que la moyenne.
Les obstacles et motivations des freelances
Ce qui motive les freelances
En moyenne, les freelances européens semblent privilégier la stabilité. 54 % d’entre eux réalisent plus d’une mission pour la même organisation sur une période de deux ans. La clé d’une collaboration continue, que ce soit sur plusieurs projets ou une période prolongée, réside dans une bonne relation de travail, comme l’indiquent 70 % des répondants. Ce facteur prédomine largement sur l’intérêt pour le projet (54 %) et la fluidité de la communication (37 %).
Parmi les principales motivations qui favorisent la réussite des projets, les freelances français placent en tête la satisfaction du client (47 %), suivie du désir de réussir (21 %), de l’impact positif de leur travail (16 %) et de leur développement personnel (16 %).
Les principaux obstacles aux collaborations
A contrario, 74 % des freelances européens (73 % en France) indiquent refuser de travailler avec un client qui n’est pas en phase avec leurs valeurs. Au cours de leurs missions, les 10 principaux obstacles identifiés sont :
- Les attentes irréalistes : 55 %
- Le déficit de communication : 48 %
- Le briefing inadéquat du projet : 47 %
- Les processus internes rigides ou peu clairs : 35 %
- Le déficit d’accès aux outils appropriés : 33 %
- L’absence d’un chef de projet clairement défini : 33 %
- Les changements constants des délais de rendu : 32 %
- La culture d’entreprise basée sur le contrôle : 31 %
- La difficulté à accepter l’innovation : 19 %
- Le processus d’intégration lourd : 16 %