L’Alsace engage des discussions avec la région Grand-Est dans l’espoir d’en sortir

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Les grandes manœuvres débutent pour l’Alsace : quelle sera sa place, demain, dans la région Grand-Est ? Dans un contexte porteur pour les revendications régionales, c’est tout l’enjeu des discussions qui se sont engagées, mardi 14 mai, entre le président de la Collectivité européenne d’Alsace, Frédéric Bierry (Les Républicains, LR), et le président de la région, Franck Leroy (divers droite), à l’invitation de la préfète de la région, Josiane Chevalier.

Lire aussi (2021) | Article réservé à nos abonnés La Collectivité européenne d’Alsace pose la question de sa sortie du Grand-Est

Mais cette négociation, qui s’engage dans un climat tendu, pourrait tourner court. Après ce premier entretien consacré à la méthode de travail, MM. Bierry et Leroy doivent se revoir la semaine prochaine, en tête à tête. Ils entreront dans le vif du sujet. Et, à ce stade, leurs positions paraissent inconciliables.

L’Alsacien veut sortir du Grand-Est afin de retrouver l’autonomie perdue en 2016, lors de la création d’une nouvelle région avec la Lorraine et Champagne-Ardenne. Il se réclame du « mandat » reçu lors d’une consultation organisée début 2022 : à 92 % des quelque 154 000 bulletins validés (12 % du corps électoral alsacien), les votants demandaient le retour à une région autonome. Deux nouvelles entités, Alsace d’un côté et Champagne-Ardenne et Lorraine de l’autre, seraient créées, qui pourraient coopérer sur certains sujets, imagine M. Bierry.

« Répartition plus efficace »

Le départ de l’Alsace, « c’est exclu », confie M. Leroy au Monde, mercredi 15 mai. Quitte à arrêter la négociation ? « Le risque existe depuis le début », rappelle-t-il. Pour lui, le débat a été tranché par la loi d’août 2019, qui crée la Collectivité européenne d’Alsace, en fusionnant le Bas-Rhin et le Haut-Rhin, « dans la région Grand-Est ».

M. Leroy est prêt à « trouver une répartition des compétences plus efficace » entre la région et l’Alsace, « à supposer que l’on en trouve une », nuance-t-il. Car, a-t-il déclaré le 13 mai, « personne n’a démontré » que la région était défaillante. Or, pour M. Bierry, discuter d’un transfert de missions ne peut être qu’« une étape » vers la sortie. « Si je reçois une fin de non-recevoir, prévient-il, cela mettra fin à nos échanges. »

Dans cette négociation, M. Leroy a un allié de poids : Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat, qui a demandé aux deux hommes de se mettre d’accord quand il est venu à Strasbourg, le 26 avril, ne veut pas de la sortie de l’Alsace. « Il faut rouvrir la question des transferts de compétences, mais pas faire de grand jeu institutionnel », a-t-il estimé, en évoquant le sport, l’artisanat ou le commerce.

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