L’appel à l’aide humanitaire de l’Organisation des Nations unies (ONU) pour secourir le Soudan, en proie à une guerre civile et qui s’enfonce dans la crise, est « catastrophiquement sous-financé », à hauteur de seulement 12 %, a dénoncé l’ONU vendredi 17 mai. L’ONU et les autres partenaires humanitaires ont besoin de 2,7 milliards de dollars (environ 2,5 milliards d’euros) cette année pour venir en aide à quelque 15 millions de personnes qui en ont urgemment besoin, a expliqué Jens Laerke, porte-parole du bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), à Genève.
« La famine se rapproche. Les maladies se rapprochent. Les combats se rapprochent des civils, en particulier au Darfour », a déclaré M. Laerke lors du point de presse régulier de l’ONU à Genève, rappelant que, globalement, 25 millions de personnes, soit la moitié de la population du Soudan, ont besoin d’assistance. « Il ne s’agit pas simplement d’un appel sous-financé, c’est un appel catastrophiquement sous-financé, a-t-il souligné. Sans l’arrivée rapide de ressources supplémentaires, les organisations humanitaires ne seront pas en mesure d’intensifier leurs efforts à temps pour conjurer la famine et prévenir plus de privations. »
Depuis un an, le Soudan est en proie à une guerre entre l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), de son ex-adjoint, devenu rival, le général Mohammed Hamdan Daglo. Depuis plusieurs semaines, la communauté internationale met en garde contre un carnage imminent à El-Fasher, dernière grande ville du Darfour à ne pas être tombée aux mains des FSR, laquelle était jusqu’alors relativement épargnée.
Dans un entretien téléphonique, mardi, avec les deux généraux en guerre, le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, « les a exhortés tous deux à agir immédiatement – et publiquement – pour désamorcer la situation », a fait savoir sa porte-parole, Ravina Shamdasani, lors du point de presse. Le haut-commissaire, qui a appelé les deux hommes séparément, tentait depuis août 2023 de leur parler directement, a précisé Mme Shamdasani. Il a fait « état de sa profonde détresse » auprès d’eux et a demandé le respect du droit international ainsi qu’un cessez-le-feu.