Amnesty International dénonce le recul significatif des droits humains en Tunisie

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Amnesty International a dénoncé, dans un communiqué publié ce jeudi 16 mai 2024, « un recul significatif des droits humains » et appelé la Tunisie à y remédier, soulignant « qu’au cours des deux dernières semaines, le gouvernement tunisien a mené une campagne répressive sans précédent contre les migrants, les réfugiés et les défenseurs des droits humains s’efforçant de protéger leurs droits, ainsi que contre des journalistes ».

« Au cours des deux dernières semaines, le gouvernement tunisien a mené une campagne répressive sans précédent contre les migrant•e•s, les réfugié•e•s et les défenseur•e•s des droits humains s’efforçant de protéger leurs droits, ainsi que contre des journalistes », a déclaré Amnesty International jeudi 16 mai.

Amnesty International indique que « ces événements surviennent moins de deux semaines après une réunion de coordination de haut niveau avec le ministère italien de l’Intérieur sur la gestion des migrations » et souligne que « depuis le 3 mai, les autorités tunisiennes ont arrêté et convoqué les responsables, d’anciens employé•e•s ou des membres d’au moins 12 organisations et mené des enquêtes sur ces personnes sur la base d’accusations peu claires, notamment de « crimes financiers », pour avoir fourni une aide à des migrant•e•s ».

Amnesty cite l’exemple « d’une organisation tunisienne travaillant en partenariat avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugié•e•s (HCR) » et de l’arrestation de « deux journalistes déférés à la justice en raison de leurs reportages indépendants et de leurs commentaires dans les médias ».

Amnesty fustige également « les expulsions collectives de réfugié•e•s et de migrant•e•s », et parle de « répression malveillante à l’égard d’organisations de la société civile qui œuvrent pour les droits des migrant•e•s et des réfugié•e•s, en relayant des affirmations trompeuses sur leur action, et en harcelant et poursuivant des personnes travaillant pour des ONG, ainsi que des avocat•e•s et des journalistes ».

Amnesty appelle même « l’Union européenne à revoir de toute urgence ses accords de coopération avec la Tunisie, afin de s’assurer qu’elle n’est pas complice de violations des droits fondamentaux des migrant•e•s et des réfugié•e•s, ni de la répression exercée contre des médias, des avocat•e•s, des migrant•e•s et des militant•e•s ».

Rappelons qu’en juillet 2023, l’UE a signé un Protocole d’accord avec la Tunisie en vertu duquel elle s’est, entre autres, engagée à fournir à la Tunisie un soutien technique dans le but de dissuader les migrations en direction de l’Europe, notamment 105 millions d’euros axés sur la « gestion des frontières » ainsi que près d’un milliard d’euros de prêts et de soutien financier supplémentaires.

Amnesty International évoque également les arrestations de Sonia Dahmani, Mourad Zghidi, Borhen Bssaies comme il évoque la convocation des trois représentants juridiques de trois médias privés différents (radio et télévision).

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Amnesty International : Tunisie. Réfugié·e·s, migrant·e·s et organisations de la société civile sont visés par des opérations répressives après des mois d’escalade de la violence

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