« Le privé n’en fait pas assez pour le financement de l’innovation »

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Nul doute que Bruno Bonnell a inscrit à son agenda le 22 mai, date de l’ouverture de la nouvelle édition du salon de la technologie Vivatech, dont les thèmes principaux seront cette année l’intelligence artificielle (IA) et la donnée. Des sujets qui l’intéressent particulièrement depuis qu’il a quitté son mandat de député pour conduire le plan France 2030 consacré aux investissements d’avenir.

Annoncé en 2018 et opérant depuis 2019, ce plan est doté de 54 milliards d’euros, dont deux milliards ont été consacrés à l’IA. Déjà 31 milliards ont été engagés pour soutenir environ 4 000 projets, mais le montant restant à dépenser devrait permettre d’investir encore plus massivement sur les entreprises françaises engagées dans l’IA, de près ou de loin.

« On ne veut pas être en reste dans cette révolution », plaide M. Bonnell, qui rappelle l’attractivité de l’Hexagone dans cette discipline, qu’il s’agisse de la formation universitaire, des investissements annoncés par des géants du numérique tels que Microsoft et son projet à 4 milliards d’euros pour construire de nouveaux centres de données ou de l’avancée de la France pour élaborer des ordinateurs quantiques.

Des dépenses « sanctuarisées »

Dans un climat d’austérité budgétaire fixé par Bercy, il n’est question de rajouter au pot, ni de réduire les moyens : « Que ce soit le premier ministre [Gabriel Attal], le ministre de l’économie [Bruno Le Maire] ou le ministre de l’industrie [Roland Lescure], tous ont certifié que ces dépenses sont sanctuarisées. Ce n’est pas des dépenses pour boucher des déficits mais pour l’avenir », explique M. Bonnell.

Mieux le responsable assure que le plan mené par l’Etat sera remboursé entre 2028 et 2029 à travers le paiement par les entreprises aidées de la TVA, des charges sociales pour les emplois qu’ils génèrent, et de l’impôt sur les sociétés. Et M. Bonnell de rappeler que le rapport produit en juin 2023 par le Comité de surveillance des investissements d’avenir prévoit que France 2030 devrait augmenter le produit intérieur brut du pays de 40 à 80 milliards d’euros et créer 288 000 à 600 000 emplois à l’horizon 2030.

A ce jour, le plan engagé par l’Etat soutient à parts égales des TPE, PME et start up d’une part, et des grands groupes d’autre part, avec notamment le financement de la gigafactory de batteries électriques Verkor, à Dunkerque (Nord), ou l’extension du site de production de semi-conducteurs de STMicroelectonics à Crolles (Isère). « On est sur des opérations de soutien qui vont de 50 000 ou 10 000 euros à plus 2 milliards d’euros », détaille M. Bonnell.

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