Les Palestiniens fuient Rafah, bombardé par Israël, mais « il n’y a pas d’endroit sûr à Gaza »

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L’armée israélienne poursuit ses opérations dans le nord de la bande de Gaza et dans certains secteurs de Rafah, ville du sud de la bande de Gaza menacée d’une offensive israélienne d’envergure contre le Hamas. En réponse, le chef du mouvement islamiste, Ismaïl Haniyeh, a affirmé le 15 mai que l’organisation, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et que Benyamin Netanyahou a promis d’anéantir, était « là pour durer » et qu’il déciderait avec d’autres factions palestiniennes de la gouvernance à Gaza après la guerre avec Israël.

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Ismaïl Haniyeh a ajouté que l’issue des pourparlers sur un cessez-le-feu était incertaine car Israël « insiste pour occuper le point de passage de Rafah et amplifier son agression » dans le territoire palestinien.


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La population, menacée de famine et plusieurs fois déplacée depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien, est de nouveau sur les routes à la recherche d’un nouveau refuge, même si « il n’y a pas d’endroit sûr à Gaza », selon l’ONU.

Quatre Palestiniens ont été tués dans la matinée du 16 mai dans un bombardement israélien qui a visé leur domicile, dans le centre de Rafah, a indiqué l’hôpital de cette ville située à la lisière sud du petit territoire palestinien, où sont retranchés les derniers bataillons du Hamas, selon le Premier ministre israélien.

L’Afrique du Sud à nouveau devant la CIJ

Benyamin Netanyahou est déterminé à lancer une offensive terrestre d’envergure à Rafah. Inquiets pour la population civile, les États-Unis, comme une grande partie de la communauté internationale, sont opposés à une telle offensive dans cette ville située à la frontière égyptienne, où s’entassent des centaines de milliers de déplacés.

L’Afrique du Sud doit demander ce 16 mai à la plus haute juridiction de l’ONU d’enjoindre Israël de cesser son incursion à Rafah, une opération qu’elle a qualifiée de « génocidaire » menaçant la « survie même des Palestiniens » en tant que groupe. Israël, qui récuse les accusations sud-africaines, y répondra le lendemain.


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Dans un arrêt en janvier, la Cour internationale de justice (CIJ) avait ordonné à Israël de faire tout ce qui est en son pouvoir pour prévenir tout acte de génocide et permettre l’accès de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza. Mais la cour n’était pas allée jusqu’à ordonner un cessez-le-feu.

« La catastrophe humanitaire » à Rafah évitée selon Netanyahou

Le chef du gouvernement israélien estime, lui, que « la catastrophe humanitaire » à Rafah a été évitée par Israël, affirmant que « près d’un demi-million de personnes avaient évacué la zone des combats » dans cette ville où l’armée israélienne mène des opérations militaires depuis le 7 mai. Lors d’une interview à la chaîne américaine CNBC, le Premier ministre israélien a reconnu un « désaccord » avec Washington sur Rafah. « Mais nous devons faire ce que nous avons à faire », a-t-il déclaré.


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« Dans la bande de Gaza, 600 000 personnes ont fui Rafah depuis l’intensification des opérations militaires », a déploré de son côté l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).

L’Union européenne a de son côté exhorté Israël à « cesser immédiatement » son opération à Rafah, sous peine de « mettre à rude épreuve » sa relation avec l’UE.

Plus de 35 000 morts

Des journalistes et des témoins ont fait état le 15 mai de frappes aériennes, de bombardements à l’artillerie et de combats dans la nuit et en matinée à Rafah, Jabalia (nord) et dans le quartier de Zeitoun, dans la ville septentrionale de Gaza. Le Hamas a fait état d’affrontements avec les forces israéliennes à Jabalia. L’armée israélienne a aussi fait état de combats « intenses » dans cette ville, disant y avoir tué « un grand nombre de terroristes ».

Des combats ont lieu aussi dans des « secteurs spécifiques » de l’est de Rafah, où l’armée a indiqué avoir mené une opération contre un centre d’entraînement du Hamas, considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l’UE.

L’offensive d’Israël lancée en riposte au 7-Octobre a ravagé la bande de Gaza. Au huitième mois de la guerre, 35 233 personnes sont mortes dans la bande de Gaza, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Dans le nord de la Cisjordanie occupée, théâtre d’une flambée de violences depuis deux ans, à Tulkarem, trois personnes ont été tuées par l’armée israélienne, ont annoncé tôt le 16 mai les autorités palestiniennes. À Jérusalem-Est, un individu a tenté en vain d’attaquer au couteau un agent de la police aux frontières avant d’être « neutralisé » par les forces de l’ordre israéliennes, a rapporté tôt jeudi la police israélienne sur X. Aucun policier n’a été blessé, selon la même source.

L’après-guerre reste incertaine à Gaza. Si Netanyahou ne veut pas en parler « tant que le Hamas n’est pas détruit », son ministre de la Défense, Yoav Gallant, s’est dit opposé à ce qu’Israël exerce un « contrôle » militaire ou civil sur la bande de Gaza une fois la guerre terminée et a appelé à une alternative palestinienne au Hamas.

Des « centaines de tonnes » d’aide humanitaire en attente

Entrée dans le secteur de Rafah avec des chars le 7 mai, l’armée israélienne est toujours déployée du côté palestinien du point de passage avec l’Égypte, crucial pour faire entrer le carburant, indispensable au fonctionnement des infrastructures et à la logistique humanitaire. Plus rien n’entre depuis par Rafah, l’Égypte et Israël se renvoyant la responsabilité. L’aide humanitaire est également bloquée au principal point de passage avec Israël, Kerem Shalom. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé « à la réouverture immédiate » du point de passage de Rafah.

Le Royaume-Uni a annoncé le 15 mai le départ de Chypre d’une première cargaison de près de 100 tonnes d’aide humanitaire par la mer pour Gaza où elle devrait être déchargée sur un port artificiel construit par l’armée américaine et bientôt opérationnel.

D’autres « centaines de tonnes » d’aide humanitaire sont prêtes à être acheminées vers Gaza, une fois le port ouvert, selon Brad Cooper, du Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom).

(avec AFP)

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