En Nouvelle-Calédonie, plus de deux mille membres des forces de l’ordre face à une situation qui reste tendue

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Une mobilisation sans équivalent depuis quarante ans. Après une dizaine de jours de troubles en Nouvelle-Calédonie, un véritable pont aérien sécuritaire est désormais établi pour l’acheminement de forces de l’ordre alors que l’aéroport commercial international de La Tontouta reste fermé, au moins jusqu’au samedi 25 mai.

Jeudi 23 mai, cinq nouveaux escadrons de gendarmerie mobile (EGM), d’une centaine de gendarmes chacun, étaient toujours en voie d’acheminement pour l’archipel. « Cela portera à vingt le nombre d’EGM présents à partir de jeudi, indiquait le service de communication de la gendarmerie, mercredi. En temps normal, ce sont cinq à sept escadrons qui sont présents en permanence sur l’île. »

Ces effectifs viennent en renfort des quelque 500 personnels de la gendarmerie départementale présents constamment sur place et de la quinzaine d’opérateurs du groupe d’intervention de la gendarmerie nationale qui y ont été dépêchés quelques jours après le début des évènements, soit plus de deux mille gendarmes au total. Ceux-ci viennent s’ajouter aux 500 à 600 policiers affectés dans l’archipel.

Côté police, sans que l’institution ne soit en mesure de donner des éléments précis, des membres du RAID – l’unité recherche, assistance, intervention, dissuasion – ainsi que des compagnies de CRS « nouvelle génération » spécialisées dans les violences urbaines ont été acheminés. La situation, moins tendue qu’au plus fort des troubles, reste extrêmement précaire : à Nouméa, des quartiers entiers sont encore inaccessibles en dépit de la profusion des forces de l’ordre sur place.

« Situation très dégradée »

Plusieurs sources au sein des services de sécurité s’interrogent sur l’effet d’une telle mobilisation sur l’organisation des Jeux olympiques. « Ces renforts concernent surtout l’envoi de fonctionnaires d’unités très spécialisées, ils ne pèseront rien sur la masse globale », balaie Thierry Clair, secrétaire national de l’UNSA-Police, qui se dit en revanche « très attentif sur les conditions d’emploi difficiles, dans une situation très dégradée, avec beaucoup de temps de voyage et peu de repos ». Le responsable syndical souhaite voir établi « un renfort des roulements pour permettre aux agents de souffler un peu ».

Depuis le début des violences, a indiqué le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, mardi 21 mai devant l’Assemblée nationale, six personnes ont été tuées et 84 policiers et gendarmes blessés. Au total, 276 interpellations, dont 248 aboutissant à des gardes à vue, ont été menées.

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